Dans le cadre de l’organisation du concours « jeunes entrepreneurs », la couveuse d’entreprises Oudjérébou, le Rotary Club de Mamoudzou Hippocampe et le rectorat de Mayotte ont acté l’union de leurs compétences, au travers de la signature d’une convention tripartite, ce mardi matin. Ce concours, qui a pour ambition d’initier les jeunes de l’île à la création d’entreprise, connaît un vif succès.
Réunis dans le cabinet du rectorat ce mardi matin, la présidente de la couveuse d’entreprises Oudjérébou, Farrah Hafidou et le recteur de Mayotte, Jacques Mikulovic – le Rotary n’étant pas présent – ont signé une convention tripartite dans le cadre du concours « jeunes entrepreneurs », avec comme objectif de pérenniser ce projet novateur. Accompagner les porteurs de projets est le cœur de métier d’Oudjérébou. « Depuis quelques années, nous avons l’ambition de pouvoir aussi accompagner les jeunes », explique Farrah Hafidou. C’est de cette envie qu’est né le projet du concours « jeunes entrepreneurs », pour « transmettre un petit peu cette fibre entrepreneuriale », ajoute-t-elle. Pour le recteur de Mayotte, Jacques Mikulovic, ce projet permet « le développement et le rayonnement de Mayotte et en même temps, de trouver des perspectives pour nos jeunes sur le territoire ».
Faire preuve d’originalité
Le défi principal pour les participants de ce concours est de créer un modèle entrepreneurial fictif et qui participe au développement économique de l’île. Chaque équipe a dû faire preuve d’originalité afin de remporter le concours. En 2022, lors de la première édition, deux lauréats avaient été primés, dont Kokos expériences, ce projet d’étudiants du CUFR est une entreprise désormais active. Cette année, la finale et remise des prix a eu lieu dernièrement. Ce sont également deux lauréats qui ont été primés et ont remporté 4.000 € chacun. « La différence entre les deux années, c’est que lors de la deuxième édition, plus de lycées ont voulu participer, je pense que ça a créé un engouement », note la présidente de la couveuse. L’occasion donc pour les organisateurs de continuer sur leur lancée et au fur et à mesure, « ajouter des spécificités pour apporter une plus-value », confie-t-elle.
Un accompagnement d’un an
En amont du concours, les participants « sont accompagnés et formés sur les divers items de la création d’entreprise », argumente Farrah Hafidou. Aidés par des référents, nommés dans chaque établissement scolaire, les élèves sont initiés à la gestion d’entreprise, au business plan ou encore à la communication. Une fois primés par le concours, les jeunes porteurs de projets sont accompagnés pendant un an, « s’il le souhaite, car ça reste leur projet », admet-elle. Pour Jacques Mikulovic, ce projet « s’inscrit dans la complémentarité des initiatives prises par le CUFR et le rectorat de Mayotte ». Les contenus de formation contiennent des modules sur le thème de la création d’entreprise. « Il serait intéressant qu’on renforce les modules d’entrepreneuriat, pour donner plus d’initiatives », admet le recteur. Entreprendre n’est pas simple, pour un jeune encore moins. « On dit toujours qu’ils sont trop jeunes pour commencer, il faut leur mettre le pied à l’étrier et il n’y a pas de raison que les choses n’aillent pas en s’améliorant », confie-t-il.
A Mayotte, notamment sur la formation initiale, « on a trop d’élèves qui sont en difficulté, on génère encore trop de décrochage scolaire », constate Jacques Mikulovic. Pour changer ces résultats, « il faut prendre des risques, ce que font également les entrepreneurs, on doit essayer de changer nos paradigmes », lance-t-il. C’est ce que le projet académique « essaiera de traduire du mieux possible », note le recteur de Mayotte. Un projet académique qui devrait voir le jour d’ici la rentrée scolaire.