Grève de la fonction publique : Vers un “avril bis” ?

Déterminée à faire entendre ses revendications, l’intersyndicale a repris le chemin de la rue mardi. Et sur la question de la reconstitution des carrières et de l’attractivité du territoire, les grévistes ne fléchiront pas, affirment leurs représentants.

 

Taraudée par l’échéance des prochaines élections présidentielles et les futurs changements politiques qu’elles induisent, l’intersyndicale a de nouveau manifesté dans les rues de Mamoudzou afin de réclamer la reconstitution des carrières et des mesures incitatives pour l’attractivité du territoire. Ainsi, à l’appel de l’intersyndicale (CGT Educ’Action, FO, SNUIPP, SNES, etc.), près de 150 agents de la fonction publique ont défilé de la place de la République jusqu’à la Préfecture mardi matin. De légères échauffourées entre les forces de l’ordre et les manifestants se sont produites devant le Vice-rectorat alors que ces derniers tentaient de pénétrer dans l’enceinte de l’administration et jetaient des oeufs dans la cour. Un cordon de sécurité mis en place par la police a calmé les ardeurs.

 

L’intersyndicale ne lâche rien

 

“On nous a reçus, on nous a dit que les choses allaient se faire mais elles ne se font pas”, déplore Fred Muller, représentant du SNEP, se référant aux nombreuses réunions de ces derniers mois entre l’intersyndicale et les ministères de la Fonction publique, des Outre-mer et des Finances. “C’est le début d’une mobilisation qui pourrait tourner comme en avril”, prévient-il. Les revendications n’ont pas changé : l’intersyndicale demande la reconstitution des carrières de tous les fonctionnaires mahorais, une prime d’installation pour tous les contractuels, un aménagement de la fiscalité relative aux indemnités et des accélérations de carrières.

 

Mardi matin, les syndicats ont été reçus par le Vice-rectorat, puis la Préfecture, en vain : à l’issue de ces entrevues, les grévistes ont décidé de reconduire la grève mercredi. “L’objectif, mercredi, est de fermer les administrations, notamment le Vice-rectorat, la Préfecture, le Conseil départemental et les services fiscaux. Et s’il n’y a pas d’avancées, on organisera une autre action jeudi. On va aller d’actions en actions” menace Rivo, secrétaire départemental du SNUIPP-FSU, satisfait de l’ampleur de la mobilisation de mardi. L’intersyndicale appelle donc à un nouveau rassemblement mercredi à partir de 7h, place de la République à Mamoudzou. Cependant, lundi, le ministère de la Fonction publique a convié les organisations syndicales mahoraises à une réunion le 5 décembre prochain portant sur les mesures d’attractivité et les décrets reprise d’ancienneté. Un “retour sur l’analyse des situations individuelles réalisées par le préfet de Mayotte” est même programmé, précise le courriel d’invitation.

 

Les infirmiers également en colère

 

Le mouvement de mardi était soutenu par l’intersyndicale des infirmiers du privé et du public, en écho à la manifestation nationale se déroulant dans toute la France ce même jour. Eric Roussel, infirmier libéral, énumère : “On demande plus de reconnaissance des compétences et davantage de concertation, des revalorisations salariales, des formations professionnelles pour les jeunes infirmiers et plus de sécurité dans l’exercice de notre pratique”. Un mécontentement général, donc, qui risque de perdurer. 

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