Ce jeudi 16 mars, la Mission Patrimoine de Stéphane Bern a donné sa liste des 18 sites historiques pouvant bénéficier de fonds pour leur restauration. Et bonne surprise, la Résidence des gouverneurs, à Dzaoudzi, y figure.
Tombée en désuétude, la Résidence des gouverneurs à Dzaoudzi va pouvoir retrouver sa gloire d’antan. Elle fait, en effet, partie des 18 sites français sélectionnés par la Mission Patrimoine de Stéphane Bern. Cette initiative, mise en place par la Fondation du patrimoine et soutenue par le ministère de la Culture et la Française des jeux (FDJ), a pour objectif de sauvegarder les monuments historiques en danger. L’ancienne préfecture de Dzaoudzi, chargée d’histoire, bénéficiera à ce titre d’une aide pour sa restauration.
Au cours de son histoire, une première demeure, symboliquement bâti sur les ruines de l’ancien palais en 1844, tombe rapidement en ruines. A la fin du XIXe siècle, un nouveau bâtiment est érigé, sur le modèle de l’architecte Armand Moisant. L’édifice rectangulaire à trois niveaux devient la résidence des différents gouverneurs, puis des préfets de Mayotte. Il est cédé au conseil départemental de Mayotte en 2004, qui occupe les lieux jusqu’en 2009. La résidence est classée Monument historique le 25 mars 2015. L’aide de la mission Bern devrait permettre la restauration du bâtiment dans son état de 1902, avant d’accueillir le musée de Mayotte à l’horizon 2025.
645 sites déjà aidés dont deux Mahorais
Depuis 2018, la Mission Patrimoine a aidé 645 sites pour leurs travaux de restauration, à hauteur de 182 millions d’euros. Parmi ces projets, de nombreux types de patrimoine sont représentés : religieux (église, couvent, abbaye…), industriel ou artisanal (usine, four, atelier…), châteaux et habitations (maison, manoir, immeuble urbain…), bâti lié à l’eau (écluse, fontaine, lavoir…), patrimoine agricole et rural (pigeonnier, grange, moulin…), architecture civile et militaire (pont, musée, fort…), parcs et jardins. Ils sont retenus selon quatre critères principaux, à savoir l’intérêt patrimonial et culture, l’état de péril, la maturité du projet, son impact sur le territoire et le projet de valorisation.
A Mayotte, la sucrerie de Soulou à M’tsangamouji et l’ancienne usine sucrière d’Hajangua ont déjà bénéficié du dispositif.
Le minbar du musée a besoin des votes des Mahorais
Pièce du musée de Mayotte, l’ancien objet de la mosquée du vendredi de Kawéni est en lice pour le Plus grand musée de France, un concours mis en place par l’Allianz France et la Fondation pour la Sauvegarde de l’Art Français. Il y est en concurrence avec la fontaine de la Vierge à Saint-Paul (La Réunion). Le public a jusqu’au mardi 21 mars pour voter. « On a besoin de tous. N’hésitez pas aller voter », presse Abdoul-Karime Ben Saïd. Le directeur du musée de Mayotte sait que le compteur est presque à zéro. Fabriqué à Mayotte, l’objet n’est pas ancien (il date des années 70), mais « il a bien une valeur patrimoniale », explique le directeur. Cependant, une restauration est nécessaire, plusieurs parties en bois montrent des signes d’usure. La dotation de 8.000 euros que le musée espère recevoir lui serait donc fort utile.
Les votes sont possibles sur le site de la Fondation pour la Sauvegarde de l’Art Français : www.sauvegardeartfrancais.fr/sondages/vote-allianz-outremer-ocean-indien-2023/