En même temps que la ministre déléguée Dominique Faure réagissait à la députée Estelle Youssouffa sur la thématique de l’eau, ce mardi, le gouvernement répondait à une question de Mansour Kamardine via le Journal officiel. Le 24 janvier, l’élu de la deuxième circonscription de Mayotte avait demandé « de garantir l’appui ferme de l’État à la déclaration d’utilité publique concernant la troisième retenue collinaire de Mayotte ». En effet, le projet de retenue d’Ourovéni prévu pour 2032, à Ouangani, est toujours bloqué par le foncier. Des propriétaires ne souhaitent pas vendre leurs terrains. Une DUP pourrait enclencher des expropriations, mais le syndicat des Eaux de Mayotte espère toujours des arrangements et laisse donc le temps aux négociations. Une situation qui exaspère le parlementaire, qui pointe également « l’augmentation inexistante des capacités de production de l’usine de dessalement de Petite-Terre ». « L’État porte une lourde responsabilité dans cette situation pour trois raisons. En premier lieu, l’échec de la lutte contre l’immigration clandestine, domaine régalien s’il en est, conduit à ce que le nombre d’habitants consommant de l’eau est environ 50 % supérieur à ce qu’il devrait être si les frontières étaient maîtrisées à Mayotte, ce qui bien évidemment contribue fortement à la situation de pénurie de l’eau dans le 101e département. De plus, l’État a très fortement contraint les responsables locaux de l’eau à confier directement à un prestataire privé (N.D.L.R. la société mahoraise des eaux, une filiale de Vinci) l’augmentation de la production issue d’eau de mer alors que ce dernier n’en avait pas les capacités techniques », constate le député. La troisième raison évoquée est donc le retard pris pour la construction de la troisième retenue à cause « d’entraves administratives » qui « a fait perdre cinq ans, au minimum, au projet ».
Le gouvernement, dans sa réponse, admet que le syndicat mixte, « malgré l’accompagnement important mis en place par les services de l’État dans le cadre du plan eau DOM (PEDOM), continue de rencontrer des difficultés pour assurer ses missions ». Il fait le même constat d’un besoin en eau toujours plus grand. « Chaque année, la consommation croît de l’ordre de 1.500m3 par jour. » Il rappelle que des moyens financiers ont été fléchés, mais que « les capacités d’exécution du syndicat restent faibles (36,4 millions d’euros depuis 2016 dans le cadre du PEDOM et 2,3 millions dans le cadre du Plan de relance) ». Comme indiqué plus haut, il indique que la DUP de la retenue collinaire relève de « la responsabilité du syndicat en application du code d’expropriation » et que le lieu de l’usine potable adjacente n’est pas toujours pas décidé. Le gouvernement pointe aussi les manquements du délégataire et révèle que la convention de délégation de service public eau potable arrivant à terme au 31 décembre 2026, « le choix du mode de gestion de l’eau potable sera donc revu par le syndicat en toute liberté ». « Enfin, concernant la pression sur la ressource en eau due aux étrangers en situation irrégulière, des pistes comme l’instauration de bornes d’accès payantes, relevant de la mobilisation des élus, permettront d’améliorer progressivement la maîtrise de la consommation de cette ressource », promet-il.
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