Le « Cluster Tourisme de Mayotte » – un nom technique voué à être remplacé ultérieurement – a été constitué ce mercredi matin, au cours d’une assemblée générale constitutive tenue dans les locaux de la Chambre de commerce et d’industrie à Mamoudzou. Destiné à rassembler les acteurs du secteur, le cluster est avant tout un « outil de business » qui doit permettre de « mutualiser les compétences » et de « coordonner les actions ».
« Si vous êtes présents aujourd’hui, c’est que vous êtes convaincus du potentiel touristique de notre île ! », introduit Marcel Rinaldy, président du groupe 3M, mais qui avait enfilé ce mercredi matin sa casquette d’élu de la Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte (CCIM) pour encadrer l’assemblée générale constitutive du « Cluster Tourisme de Mayotte ». Face à lui, 23 membres fondateurs de l’association, tous professionnels de la filière, dont vingt siégeront au conseil d’administration.
Après ceux du maritime, de la cosmétique, et de la tech, le tourisme est donc le quatrième secteur d’activité à faire l’objet d’une « clusterisation » à l’initiative de la Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte dans le cadre d’une convention signée avec le Département en 2020. Si la CCIM ne fait pas partie directement du cluster, elle est chargée d’en accompagner la structuration et la première phase de développement. « L’objectif, à terme, c’est que le cluster soit autonome, et que la CCI passe la main à un cluster-manager qui se chargera de le pérenniser sur le long terme », renseigne Angélique Gajahi, la responsable de la CCIM en charge de la supervision du projet.
Alors, quel est l’intérêt particulier de cet outil, défini par la chambre comme une « concentration géographique d’entreprises et d’institutions qui s’affrontent et coopèrent en même temps » ? « Le réseau », répond Marcel Rinaldy, selon qui agir en synergie permettra aux entreprises mahoraises de peser plus lourd à l’échelle régionale. Pour Angélique Gajahi, le cluster se différencie des syndicats, groupements ou autres offices de tourisme en ce sens qu’il « regroupe l’intégralité des acteurs de la filière – entreprises, institutions, collectivités » dans le but de la développer économiquement. En effet, l’objectif in fine est bien « de faire du business ! », rappelle Nadjar Mahizio, chef de service innovation au conseil départemental. « Réfléchissez vraiment à votre plan action d’un point de vue économique, car on ne pourra vous accompagner que sur cette base », prévient-il. « Le cluster n’est pas un outil destiné à faire remonter les problèmes d’une profession, ce n’est pas un syndicat », avertit Marcel Rinaldy. « Il s’agit ici de travailler avec et pour les autres ! », abonde Charles-Henri Mandallaz, en l’occurrence président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie de Mayotte.
Au cours de l’assemblée, les membres fondateurs – hôteliers, restaurateurs, voyagistes, entre autres – ont accordé leurs violons sur les statuts légaux de l’association, censés garantir une pluralité de représentation des secteurs d’activité au sein du CA, qui sera renouvelé tous les deux ans. Le bureau a également été élu. Antoine Tordeur, gérant du club de plongée Happy Divers, prend la présidence du cluster, épaulé par Aminaty Roumouli en qualité de vice-présidente. Freddy Novou (MCG) et Jérémy Beltrame (Beltrame Consulting) ont été désignés respectivement trésorier et vice-trésorier, tandis qu’Antufaty Hafidhou et Hélène le Gouillou (Baobab Tour) occuperont les fonctions de secrétaire et vice-secrétaire.
« J’espère qu’on part pour une belle aventure », a conclu le président tout juste élu, Antoine Tordeur, promettant d’agir « au mieux, et pour le bien commun de Mayotte ». Un premier atelier de concertation est prévu le 20 mars prochain pour baptiser le cluster et en définir le plan d’action.