Un jeune homme décrit comme vulnérable a été harcelé sexuellement à Combani en 2020. Les auteures des faits viennent d’être condamnés par le tribunal correctionnel de Mamoudzou à 1.500 euros d’amende et devront réaliser un stage de citoyenneté.
« Je n’ai jamais touché son pénis. » C’est en ces mots que l’une des prévenues s’est défendue à la barre du tribunal, ce mardi 14 février. La jeune femme et deux de ses anciennes collègues étaient jugées pour harcèlement sexuel sur personne vulnérable. Les faits se sont produits entre les mois de décembre et mars 2020, au sein du régiment du service militaire adapté de Mayotte (RSMA) à Combani. C’est là que les trois prévenues ont rencontré leur victime. Un jeune homme dyslexique « qui ne sait ni lire, ni écrire, ni compter, se comporte comme un enfant et est incapable de vivre seul », précise Chantal Combeau, présidente de tribunal correctionnel de Mamoudzou.
Humer sa culotte en étant filmé
Pendant de longues semaines, les jeunes femmes auraient caressé sa poitrine, ses fesses et parfois son sexe, en le croisant au sein de la structure. « Il y a eu des attouchements à plusieurs reprises et il se laissait faire », souligne la présidente. « On le décrit avec les bras ballants, à rire bêtement. Il ne savait pas se défendre, il était vulnérable. » Les trois prévenues ne se sont d’ailleurs pas arrêtées là. Alors que le jeune homme était « éperdument amoureux » d’une salariée, elles ont récupéré un sous-vêtement et demandé au jeune homme d’humer la culotte tout en étant filmé. Une vidéo montrée par la suite à la propriétaire du vêtement et à différents membres de la structure. « C’est un geste qui était destiné à l’humilier », estime la juge.
« On ne pensait pas qu’il poserait problème »
Les trois jeunes femmes, habitant Ouangani, ont reconnu les faits. Pour tenter d’expliquer leurs gestes, l’une d’elle a précisé que le jeune homme « était un peu envahissant », qu’il voulait sans cesse participer à leurs conversations. « On a fait ça pour rigoler, on ne pensait pas qu’il poserait problème », lance-t-elle. Après leur avoir rappelé la définition du harcèlement sexuel et moral, l’avocat de la victime a tenu a souligné la gravité de ce type d’actes et leurs conséquences sur les victimes. « Ce procès prouve que l’on peut comparaître devant un tribunal pour ce type d’agissements. » Un constat partagé par la substitute du procureur. « Vous avez abusé de sa faiblesse », lance-t-elle aux prévenues.
Les trois femmes ont finalement été reconnues coupables et condamnées à verser 1.500 euros d’amende et à réaliser un stage de citoyenneté de deux jours.