Naïlani Hafousati arbore un sourire radieux en cette fin d’après-midi ensoleillée. “Rien ne manque pour les familles ici, à part peut-être les bruits de véhicules”. Cela fait désormais une semaine que les décasés (136 personnes dont 78 enfants) qui s’étaient installés sur la place de la République sont hébergés de manière provisoire dans le gîte situé à proximité de Vahibé. La gérante a ouvert les portes de son établissement au Flash Infos. Dans ce site d’une superficie de 16 hectares, les familles ont été placées au cas par cas. Les femmes enceintes et les femmes accompagnées d’enfants malades ont bénéficié de chambres individuelles. Les familles nombreuses logent dans des bungalows, largement plus confortables que les bangas en tôle. Le Bengali dispose aussi de suites de 65 m² qui ont été divisées en deux pour que chaque famille puisse disposer d’une chambre de 30 m².
Dans la montée, nous apercevons un bâtiment en construction. “30 chambres supplémentaires vont être livrées demain”, indique Naïlani Hafousati. “Nous disposerons également bientôt d’un dortoir qui comptera 63 lits.”
Dans le bâtiment situé près de l’entrée du gîte, nous pénétrons dans la salle de restauration pour les femmes. En cette fin d’après-midi, une grande table avec une centaine de couverts vient d’être dressée, en prévision de la rupture du jeune.
Nous découvrons également dans le bâtiment une grande salle dédiée aux activités diverses que propose le gîte pour les décasés. Les enfants peuvent ainsi regarder la télévision, mais pas que. “La journée est bien rythmée pour eux”, explique Naïlani Hafousati. “L’école coranique a lieu le matin et l’école laïque l’après-midi. De plus, un animateur effectue avec eux chaque jour une randonnée pour leur faire découvrir Vahibé ou le mont Combani. Nous leur proposons également des ateliers de danse, de percussions ou encore de peinture. Sans oublier un atelier couture pour les mamas.”
Contrôler les allers-retours au gîte
Alors que les personnes hébergées ne sont pas contraintes de rester sur place, les responsables du gite s’assurent toutefois à pouvoir contrôler les allers et retours. “Nous faisons en sorte qu’il n’y ait pas d’intrus qui s’invite sur le site pour éviter tout débordement”, explique Michel N goma, le mari de la gérante. “Nous proposons aux décasés un bus qui part chaque matin à 6h30. La personne qui souhaite le prendre doit s’inscrire au préalable. Nous allons aussi mettre en place un calendrier de visite pour les familles des décasés et les associations.” En parallèle, l’examen des dossiers administratifs de ces personnes par les services de la préfecture se poursuit, rappelait cette dernière vendredi dernier. Un accompagnement social doit également être mis en place en vue de trouver à court terme et au cas par cas des solutions de relogement plus pérennes.
C’est sur la base d’une convention tripartite, pour la durée restante du Ramadan, entre les propriétaires de la structure, la Croix-Rouge et l’État, qu’est assurée l’aide alimentaire destinée à ces personnes, de même qu’un suivi médico-social. À l’issue de la période du Ramadan, les conditions de cette convention devront être réexaminées en fonction de l’évolution de la situation, “suivie au jour le jour”.
OL
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