Ils sont nombreux à se plaindre sur le groupe d’entraide des étudiants mahorais sur les réseaux sociaux. La colère des étudiants mahorais poursuivant leur cursus en métropole concerne l’absence de paiement de leur bourse dans le cadre de la mission de la Direction des politiques scolaires et universitaires (ancienne Dasu) du Conseil départemental. Ces retards varient entre 1 et 3 mois suivant les cas.
Selon l’association des étudiants du Centre universitaire de Mayotte (AECUM) ils sont liés à des problèmes de mandatement du trésor public. “En d’autres termes le Conseil départemental a mis du temps pour demander le versement des bourses au trésor public”, explique le président de l’organisme, Saïd Abdallah S. Mohamadi. “Certains disent que ces retards sont liés au changement d’organigramme au sein du département, mais on n’a pas de réponse officielle”.
L’autre souci que rencontrent actuellement ces étudiants concerne Ladom (L’agence de l’outremer pour la mobilité). Depuis le lancement de la nouvelle plateforme de l’agence, il est demandé aux jeunes mahorais, dans le cadre de leur demande d’aide à la continuité territoriale pour revenir dans l’île pendant les vacances, de fournir des documents qu’ils n’avaient pas besoin de transmettre auparavant. Contactés Ladom et la Direction des politiques scolaires et universitaires n’étaient pas joignables hier.
“Quand un bachelier part effectuer ses études en métropole pour que son billet soit pris en charge, il doit transmettre une attestation de saturation ou d’inexistence de filière dans le 101ème département”, explique le président de l’association des étudiants de Dembéni. Autrement dit, s’ils n’ont d’autre choix que d’aller à La Réunion ou en métropole pour poursuivre leurs études dans leur domaine qui est soit bouché, soit inexistant à Mayotte, ils peuvent être candidats à cette bourse.
C’est la condition sine qua non pour profiter du billet d’avion tout frais payé. Mais à présent, Ladom réclame aussi ces attestations pour les retours dans l’île durant les congés universitaires d’été. Or, de nombreux étudiants n’arrivent pas à se procurer ces documents.
Le CUFR fournit ces attestations à la demande des bénéficiaires, mais en ce qui concerne le certificat de saturation, le centre universitaire est obligé d’attendre la réponse du préfet qui délivre ce document.
“Après les l’enregistrement des inscriptions pour l’année universitaire suivante, nous envoyons nos chiffres au préfet qui ensuite nous donne les attestations que nous transmettons dans la foulée aux étudiants qui n’ont pas été retenus au CURF et qui doivent donc aller en métropole pour poursuivre leur cursus”, explique Warda Halifa, chargée de missions administratives au Centre universitaire. En attendant, les étudiants qui souhaitent revenir pour les vacances et qui peuvent attester que leur filière n’existe pas encore à Mayotte, il leur suffit d’effectuer leur demande auprès du CUFR qui leur enverra l’attestation.
Mais en attendant, certains étudiants réalisent eux-mêmes leur propre attestation au risque que leur dossier soit rejeté par Ladom. D’autres n’envisagent même plus de revenir pour les vacances par peur de ne pas avoir l’argent suffisant pour payer le billet retour au cas où ils ne pourraient pas obtenir l’aide de l’agence.
GD
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