A la tête du parti à Mayotte, Mohamed Bacar (les Républicains) se lance lui-même dans la course aux sénatoriales de septembre 2023. Le maire de Tsingoni sera secondé par Zaïdou Tavanday, l’ancien directeur de cabinet d’Ambdilwahedou Soumaïla.
Le parti Les Républicains a profité de son atelier de travail, ce dimanche matin, à la MJC Mroalé, pour faire le point sur 2023. Entre les vœux et le programme des activités de l’année, il était aussi question de se mettre en ordre de bataille avant les sénatoriales. Les élections ayant lieu en septembre, les deux candidats de la formation politique sont désormais connus. Il s’agit de Mohamed Bacar et Zaïdou Tavanday. Le premier est président départemental des LR. Il est surtout maire de Tsingoni depuis 2014 et vice-président de l’association des maires. Le deuxième est un proche du maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla. Il a été son directeur de campagne, puis son directeur de cabinet. A 51 ans et après avoir été brièvement directeur le cabinet de Ben Issa Ousseni au Département, il serait aujourd’hui de nouveau à la mairie de Mamoudzou. En 2021, le binôme qu’il formait avec Zakia Mambo a été battu de 71 voix par Elyassir Manroufou et Laïni Abdallah-Boina au deuxième tour des élections départementales, dans le canton de Mamoudzou-2.
Les Républicains en perte de vitesse
Les deux hommes auront la lourde tâche de représenter un parti qui a perdu de sa superbe, ces dernières années. En effet, seules Mamoudzou, M’Tsangamouji et Tsingoni sont des communes mahoraises aujourd’hui dirigées par des LR. Au conseil départemental, ils ne sont plus que quatre avec l’étiquette du parti (Ben Issa Ousseni, Zamimou Ahamadi, Zouhourya Mouayad Ben et Abdoul Kamardine), alors qu’ils étaient une douzaine au mandat précédent. Réélu député en juin 2022, Mansour Kamardine a notamment perdu son siège de conseiller départemental lors d’une élection partielle en septembre dernier. Des revers qui s’ajoutent aux ennuis judiciaires. Soutenu par Les Républicains à Chirongui (il avait même l’étiquette du parti lors de son élection), Andhounani Saïd a été déchu de son poste de maire. Mohamed Bacar lui-même fera face à la justice en mars pour la cession de terrains communaux à des membres de sa famille. Il sera jugé pour « favoritisme ».
Cette perte d’influence, voire de mandats, ne favorise pas les candidats de la formation politique. Car le mode de scrutin réservé aux grands électeurs (il y en avait 486 à Mayotte en 2017) empêche l’appui d’une base militante LR encore très forte à Mayotte. Et la concurrence de Renaissance (ex-La République en marche) ou du Mouvement pour le développement de Mayotte pourrait être très forte cette année. Par exemple, lors de la campagne présidentielle de 2022, sur les 17 que comptent le territoire, onze avaient soutenu Emmanuel Macron.
Le territoire n’a d’ailleurs plus de sénateur républicain depuis qu’Abdourahamane « Ladjo » Soilihi, ancien maire de Mamoudzou, n’a pu se faire réélire en 2017 avec 7,59% des voix.
Qui se lance à Mayotte ?
Parmi les deux sénateurs sortants, Thani Mohamed-Soilihi (Renaissance) et Abdallah Hassani, seul le premier nous a fait part de ses intentions de se représenter. Côté MDM (Mouvement pour le développement de Mayotte), l’avocat Nadjim Ahamada est une nouvelle fois candidat. Il avait terminé à la cinquième place en 2017 (13,9% des voix). Secrétaire de la CGT-Ma, Salim Nahouda ne cachait pas « ses ambitions politiques », en marge de la grève chez Électricité de Mayotte. Et concernant les surprises, Théophane « Guito » Narayanin n’exclut pas de se présenter également.