La grève chez Electricité de Mayotte est finie ! La direction et l’intersyndicale CGT-FO ont réussi à s’entendre, ce jeudi 12 janvier, après trois semaines d’un conflit particulièrement virulent. La prime pouvoir d’achat a été augmentée pour atteindre les 2.000 euros et la direction s’est engagée à augmenter tous les salariés à nouveau en 2024.
« Aujourd’hui, jeudi 12 janvier 2023, un accord de sortie de grève a été signé par la direction et l’intersyndicale CGT-FO à 17h. » C’est par ce communiqué laconique qu’Electricité de Mayotte annonce que la grève d’une partie de ses salariés se termine, ce jeudi. Le conflit a duré près de trois semaines et tournait autour des conditions salariales et des primes. Le 30 décembre, la direction et deux syndicats minoritaires (CFE-CGC et Unsa) ont trouvé un accord qui établit à +10% l’évolution moyenne des salaires dans le groupe et une prime de 1.500 euros pour tous les salariés. Ce qui n’était pas suffisant pour la CGT-Ma et FO-EDM qui étaient en grève depuis le 21 décembre. Ils demandaient notamment que la prime soit portée à 3.000 euros.
Des accusations de sabotage
En marge de la mobilisation, de nombreux incidents ont touché le fournisseur d’électricité. Les moteurs du site de Longoni ont été mis à l’arrêt, le soir du 30 décembre. Un transformateur a été volontairement incendié à Sada, dans la nuit du 6 au 7 janvier. Un autre a failli l’être à Dzoumogné. Plusieurs coupures de courant sont intervenues partout sur l’île, entraînant avec elles l’arrêt des usines de potabilisation de la Société mahoraise des eaux (SMAE) et donc de nouvelles coupures d’eau. Des dégradations sur l’alimentation électrique du siège à Kawéni ont aussi été constatées, les jours où les deux parties adverses se rencontraient.
Les grévistes se sont défendus d’être responsables de ces actes. Cependant, plusieurs plaintes ont été déposées et plusieurs employés d’EDM ayant participé aux dégradations de Kawéni peuvent faire l’objet de poursuites. La menace de sanctions disciplinaires était devenue d’ailleurs le dernier point bloquant dans les négociations, depuis le vendredi 6 janvier. Le directeur d’EDM, Claude Hartmann, se montrait opposé à l’abandon de sanctions comme il était de coutume dans l’entreprise, invoquant « qu’ils avaient été trop loin ».
Ce jeudi donc, après deux jours de négociations, les parties ont pu se mettre d’accord vers 17h. La prime pouvoir d’achat est passée à 2.000 euros et de nouvelles augmentations « pour tous les salariés » doivent intervenir en 2024. Concernant les sanctions disciplinaires, la phrase proposée par l’intersyndicale que Claude Hartmann ne souhaitait pas signer a été modifiée. Celle-ci n’exclut pas totalement les sanctions dorénavant.
Romain Guille est un journaliste avec plus de 10 ans d'expérience dans le domaine, ayant travaillé pour plusieurs publications en France métropolitaine et à Mayotte comme L'Observateur, Mayotte Hebdo et Flash Infos, où il a acquis une expertise dans la production de contenu engageant et informatif pour une variété de publics.