Le centre universitaire à la chasse aux pertes énergétiques

Afin d’améliorer les performances environnementales et énergétiques de son patrimoine immobilier, le centre universitaire de formation et de recherche (CUFR) de Mayotte mène actuellement un programme de rénovation de ses bâtiments. Cette opération visant à rénover les bâtiments construits il y a 22 ans, s’inscrit dans une démarche environnementale globale et sera intégralement livrée d’ici fin juillet 2023.

Les bâtis d’une université représentent un enjeu majeur dans la qualité des enseignements, des conditions de formation et des activités de recherche. C’est donc dans l’optique de pérenniser le patrimoine immobilier que ce sont menés ces travaux.  « Ce projet est articulé autour de trois axes, à savoir la performance énergétique, la performance environnementale et la sensibilisation des usagers sur la transition écologique », explique Soulaïmana Madi Ali, responsable patrimoine et logistique à l’université.

Les performances au cœur des travaux

Le projet de rénovation énergétique du centre universitaire concerne à 90 % le bâtiment principal de 2.450 m². Les principaux travaux menés dans la trentaine de pièces portent sur « le renouvellement complet des équipements énergétiques comme les climatisations, l’éclairage mais aussi le changement des menuiseries. Nous avons fait le choix d’en installer des nouveaux à haute efficacité énergétique », ajoute-t-il. Des brasseurs d’air ont également été installés, dans le but de dispenser l’activation de la climatisation en saison hivernale. Afin de compléter la démarche, une commande centralisée des climatiseurs, avec remontée des consommations en temps réel sera installée. En sus de cette technologie, « un système de supervision avec catégorisation par type de consommation et par bâtiment » sera également mis en place. Une façon de mieux suivre les consommations et ainsi d’éviter les utilisations inadéquates.

En vue de mieux s’ancrer dans la démarche d’une performance environnementale, l’établissement a eu recours à des matériaux à faible impact carbone. « Le bois est très présent dans cette rénovation, avec du bardage bois pour l’isolation thermique et de la fibre de bois pour l’isolation des plafonds », complète le responsable. Un autre matériau à faible impact, le liège, utilisé pour la première fois sur un chantier à Mayotte, permettra l’isolation thermique des toits-terrasses. 315 m² de panneaux photovoltaïques seront également installés sur la toiture du centre universitaire. Ce recours aux énergies renouvelables pourra alimenter en électricité l’établissement à hauteur de « 25 % de sa consommation », confirme le responsable.

Ce projet, d’un montant global de trois millions d’euros, a vu le jour dans le cadre de l’obtention de fonds du plan France Relance 2020-2022. En outre, il permettra un gain énergétique de 330 MWh/an, une réduction des émissions de CO² de 230 tonnes/an mais aussi une économie sur la facture énergétique, d’environ 65 %.

Un chantier et des élèves

Ces travaux de rénovation énergétique ont débuté en février 2022. Depuis le lancement, le centre universitaire a fait le choix de les réaliser tout en maintenant ses activités d’enseignement et de recherche. « Nous avons, dès le démarrage, associé les encadrants dans la phase d’études et nous avons mis en place un calendrier des travaux afin d’impacter au minimum les cours », déclare Soulaïmana Madi Ali. Si la sobriété énergétique est aujourd’hui incontournable pour s’inscrire dans une démarche environnementale, cette rénovation des locaux, des salles de classe ou encore du laboratoire, bénéficiera également aux 2.000 étudiants du centre en améliorant leurs conditions de vie étudiante.

Vers un futur campus universitaire ?

A ce jour, le centre universitaire se trouve face à un foncier saturé. La référence nationale en termes de mètres carrés par étudiant est de 3,5, à Mayotte nous sommes à 2 m². Il y a donc une nécessité de développer les infrastructures et les bâtiments. « Nous sommes passés de 400 étudiants inscrits en 2012, à 2.000 à cette rentrée 2022. A horizon 2032, nous attendons 4.000 étudiants », confie le responsable patrimoine et logistique. Cette augmentation des effectifs nécessite donc de nouveaux investissements immobiliers. Dans ce cadre, le centre universitaire a obtenu, via le contrat de convergence et de transformation, une enveloppe de 6,5 millions d’euros dans le but de construire une extension afin de répondre à l’urgence. Cette extension de 1.000 m² comportera un amphithéâtre modulable, des salles de cours et des bureaux. Sa livraison est prévue fin 2024.

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