Gilles Halbout parti, Jacques Mikulovic est devenu le recteur de l’académie de Mayotte. Ce lundi 9 janvier, le haut fonctionnaire a fait sa première rentrée sur le territoire en visitant l’école élémentaire K17, à Kawéni. L’après-midi, il était au lycée de Chirongui.
Flash Infos : Les Mahorais ne vous connaissent pas encore. Pouvez-vous nous dire quel a été votre parcours ?
Jacques Mikulovic : Je suis professeur des universités. J’ai un parcours varié. J’ai dirigé une université dans le nord de la France. J’ai travaillé en collectivité territoriale, j’ai dirigé l’Inspé (Institut national supérieur du professorat et de l’éducation) de l’académie de Bordeaux et plus récemment l’INSHEA (Institut national supérieur de formation et de recherche pour l’éducation des jeunes handicapés et les enseignements adaptés). Mon métier de base reste enseignant chercheur. Je travaille sur les problématiques d’éducation inclusive. Auparavant, j’ai été un prof d’éducation physique et sportive qui a suivi un cursus doctoral dans la recherche sur les problématiques éducatives.
F.I. : Connaissiez-vous le territoire avant votre prise de fonctions ?
J.M. : C’est prétentieux de dire que je le connaissais. Depuis six mois, je suis en échanges réguliers avec un certain nombre d’interlocuteurs mahorais. C’est vraiment un grand intérêt de voir cette hétérogénéité. Je pense que ce territoire mérite qu’on parle en bien de lui. Il a tous les atouts pour cela.
F.I. : Le rectorat a son importance à Mayotte au vu du nombre d’élèves et des besoins en écoles. Est-ce que vous avez conscience de l’ampleur de la tâche ?
J.M. : Oui, ce volume d’élèves doit être considéré comme un atout pour Mayotte. Cependant, ça sera un atout qui prendra des plis, si vous connaissez le tarot, si nous réussissons justement à prendre en charge tous ces jeunes par la formation, par l’éducation. Et si l’activité du rectorat est importante, elle doit se combiner avec d’autres acteurs. Le temps éducatif n’est pas exclusif à l’Éducation nationale. On doit davantage travailler de concert avec les collectivités territoriales, les parents, les associations. J’ai pu constater, sur le peu de temps que je suis ici, les nombreuses initiatives qui sont prises. Il y a une véritable volonté de tous les acteurs d’essayer de bien faire. C’est vrai que le volume rend les choses plus difficiles. Mais en même temps, c’est un défi intéressant à relever, qui doit pouvoir faire du modèle éducatif mahorais un modèle pour la métropole, justement dans cette articulation avec l’ensemble des acteurs.
F.I. : A quoi ressemblent les premières semaines d’un recteur ?
J.M. : Pour l’instant, c’est une première semaine. Je ne sais pas si c’est une semaine type. J’ai pu aller sur le terrain chaque jour. La semaine dernière, j’ai pu voir des écoles qui faisaient de l’école ouverte. Ça montre l’énergie et la volonté des équipes éducatives, d’où qu’elles viennent, associations, enseignants, chefs d’établissement. Ces innovations pédagogiques vont aider à répondre à tous ces enjeux. Le but est maintenant de savoir comment toutes ces petits activités, souvent très hétérogènes, ont en fait un tout au service d’un maximum de jeunes.
F.I. : Mayotte connaît un nouveau record de naissances (10.795). Accueillir à l’école tous ces enfants sera donc l’un de vos prochains défis à relever.
J.M. : Bien sûr. C’est vrai que ce sont des volumes importants. L’avenir de chacun de nous dépend de notre jeunesse. Cela veut dire qu’avec beaucoup de jeunesse, c’est un grand avenir qui doit se dessiner et c’est à nous de le construire.