Dans la nuit du 25 décembre, deux hommes ont été appréhendés par la gendarmerie et avec l’aide de l’association Oulanga na Nyamba. Celle-ci « s’inquiétait de la recrudescence du braconnage pour les fêtes de fin d’année », note l’association basée à Pamandzi. L’un d’eux a été condamné à dix mois de prison et doit verser près de 3.000 euros en dommages et intérêts aux associations parties civiles. Le deuxième, mineur, sera présenté devant un juge pour enfants. C’est après avoir repéré des traces de tortues « tirées sur le dos » que l’association a décidé d’intensifier ses patrouilles pour collecter le plus d’informations possibles sur la manière d’opérer des braconniers et de les transmettre à la gendarmerie maritime. La nuit du 25 décembre, trois braconniers arrivent en pirogue sur la plage de Papani, retournent une tortue et l’embarquent vivante sur leur l’embarcation, ce qui explique les traces retrouvées par l’association. Deux des trois braconniers sont interpellés sur la plage des Badamiers par la gendarmerie maritime, alors qu’ils s’apprêtaient à découper la tortue. « Le parquet, sensibilisé à l’importance de la protection des tortues marines, n’hésite plus : les peines sont dissuasives et envoient un message fort : le braconnage ne reste pas impuni à Mayotte », se satisfait l’association de Petite-Terre.
La plage de Papani fait partie du top cinq des plages sur lesquelles on recense le plus de pontes de tortues marines à Mayotte. Isolée et difficile d’accès, elle est supposée être un paradis pour les tortues qui peuvent venir pondre en toute tranquillité. C’est pour cette même raison que les braconniers pensent aussi venir en toute tranquillité prélever des tortues. « Mais les chiffres du Pacte de sauvegarde des tortues marines parlent d’eux-même : depuis la signature en décembre 2020, c’est la onzième interpellation et près d’une dizaine de braconniers ont été condamnés », défend Oulanga na Nyamba.
Romain Guille est un journaliste avec plus de 10 ans d'expérience dans le domaine, ayant travaillé pour plusieurs publications en France métropolitaine et à Mayotte comme L'Observateur, Mayotte Hebdo et Flash Infos, où il a acquis une expertise dans la production de contenu engageant et informatif pour une variété de publics.