Stop aux huiles usagées dans la nature

Il s’agit du lancement de la compagne de sensibilisation à la collecte des huiles usagées moteurs à Mayotte. Une campagne lancée par l’Ademe (agence de l’environnement et de la maîtrise des énergies) soutenue par la société Star Mayotte, reconnue comme étant actuellement le seul ramasseur agréé depuis 2010 par un arrêté préfectoral. Pour la période de 2012-2018, une convention-cadre a été établie entre l’Ademe et Star Mayotte pour assurer une mission de collecte et de traitement d’huiles de moteurs usagées.

Cette convention-cadre définit des objectifs quantitatifs de déchets récupérés (149 tonnes en 2016, 162 en 2017 et 173 en 2018). Elle définit également des barèmes d’indemnisation pour la collecte et le transport jusqu’à une installation de traitement autorisée en France ou en Europe. Les agences Y&R et Mzé conseil se joignent également à ce projet.

Étant donné qu’il n’y aura pas de déchetterie à Mayotte avant 2017 à 2020 selon les communes, les particuliers devront se rendre dans les différents points d’apports volontaires pour déposer leurs huiles usagées. Devenir un point d’apport volontaire, c’est-à-dire disposé de grands réservoirs vrac afin que les particuliers déposent leurs huiles usagées, permettrait aux professionnels de se faire connaître, mais aussi d’avoir un impact environnemental. À savoir qu’un apportant est un client potentiel. De plus une aide financière de l’Ademe de 70 % viendrait faciliter l’acquisition de ces grands réservoirs vrac. Cela représente un enjeu collectif puisque cela permettrait d’améliorer le taux de collecte qui est actuellement de 40 à 42 % à Mayotte contre 53 % en Guyane (en 2011), 60 % à La Réunion (2011) et 99 % en métropole. “L’objectif c’est que d’ici 2018 Mayotte se rapproche du taux métropolitain. À la fin de l’année, il faudrait déjà être au niveau des Réunionnais”, a souligné Jean- Michel Bordage, directeur régional de l’Ademe. Sur le rapport annuel de l’Ademe en 2012, 63 % des huiles récupérées ont été régénérés et les 37 % restantes ont servi de valorisation énergétique.

25 % des particuliers font leur vidange dans la nature

Selon le directeur régional de l’Ademe, une étude a été réalisée à Mayotte et cette étude indique que 500 tonnes d’huiles entrent dans le territoire par an. “Nous faisons seulement 2 à 3 exportations par an d’une centaine de tonnes… Nous comptons actuellement une quarantaine de points de collectes dans l’île”, indique Thomas Brachet, responsable des projets déchets dangereux à la Star Mayotte. Il a profité de l’occasion pour annoncer la création d’un nouveau centre de regroupement des huiles usagées à Longoni qui sera opérationnel en début d’année 2017. Ce centre viendra s’ajouter à celui d’Hamaha. Le but de la journée d’hier était de présenter le lancement de la campagne de sensibilisation, mais aussi la présentation du bonhomme Boina Matra. Cette campagne est conçue pour les 6 mois à venir (de mi-mars à septembre 2016) pour sensibiliser les Mahorais et faire évoluer les comportements. Des spots radio et télé sont prévus à cet effet. Des flyers vont également être distribués à la sortie et à l’entrée de Mamoudzou ainsi qu’à la barge afin de toucher un maximum de public.

Le bonhomme Boina Matra qui signifie “Monsieur huile” a été présenté. Il est considéré comme étant un ami de la famille et du professionnel, bienveillant, humain et chaleureux. La communauté Boina Matra s’investit pour préserver l’environnement de Mayotte. Son but : améliorer la collecte des huiles usagées sur le territoire. À la fin du séminaire, une charte d’engagement intitulée “Amis de Boina Matra” a été distribuée aux personnes présentes (une trentaine de personnes essentiellement de garagistes) pour une collecte et un traitement performant des huiles usagées à Mayotte.

Pour se débarrasser des huiles de vidanges tout en préservant notre territoire, c’est très simple. Conservez votre huile usagée dans un bidon étanche. Pour les professionnels, il suffit d’appeler la Star Mayotte au 02 69 61 43 69 pour une collecte gratuite. Pour les particuliers, il faudra déposer les bidons d’huiles usagées sur le site de récupération le plus proche de chez soi.

Oirdi Anli

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