Hugues Makengo vient récemment de prendre ses fonctions de directeur général de l’association Mlezi Maoré. Cet ancien directeur territorial de la protection judiciaire de la jeunesse de Mayotte succède à Dahalani M’houmadi. Rencontre avec ce nouveau visage de cette association mahoraise.
Arrivé sur l’île aux parfums il y a presque trois ans, Hugues Makengo a beaucoup voyagé avant de poser ses bagages à Mayotte. « J’ai vécu entre l’Europe et l’Afrique, de mon enfance à aujourd’hui, mais je me sens profondément Toulousain. » Maintenant installé ici, il reconnaît que malgré les soucis du quotidien, que beaucoup de Mahorais connaissent, il se sent chez lui. Cet homme de 49 ans, « humain, humaniste, rigoureux et entreprenant » se sent concerné par les problèmes que peut rencontrer la société mahoraise.
« Prendre soin de Mayotte correspond à mes aspirations »
Ce quarantenaire a débuté son parcours professionnel comme maître d’internat au sein de l’Éducation nationale, il a ensuite poursuivi ces études en sciences politiques, « j’ai une spécialité police et société, je me suis toujours intéressé à la question de la délinquance et de la réinsertion en générale », explique-t-il. Il admet que ce qui l’inspire également c’est « élever chacun et accompagner chaque personne dans une amélioration pour tendre vers un mieux, quel que soit le pas et à tous les niveaux ». Son parcours professionnel l’a amené à voyager au travers de la France métropolitaine, mais aussi dans les Caraïbes et notamment en Martinique. « Cela m’a permis d’appréhender les choses, d’avoir un regard différent et finalement, de m’adapter rapidement. »
Ayant donc débuté sa carrière professionnelle au sein du service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP), il a ensuite glissé vers la protection judiciaire de la jeunesse car « finalement, la question de l’éducation m’a toujours intéressé ». Au regard de ses nouvelles missions au sein de Mlezi Maoré, ce père de deux enfants admet que les champs d’intervention de l’association correspondent à ses « aspirations les plus profondes, mais aussi à mes valeurs ».
L’envie de rester à Mayotte
Pour expliquer ce qui l’a amené à devenir le nouveau directeur général de l’association, il évoque « une opportunité de toucher des champs professionnels plus large », mais en fin de compte d’aborder « tout ce qui peut concerner l’individu » via la lutte contre la précarité, l’accompagnement à l’accès aux soins et le mieux-être en général, « tous les domaines que touche Mlezi Maoré et plus globalement le groupe SOS ». Pour cet homme qui a connu de nombreux lieux de vie, l’envie de rester à Mayotte a « participé à ma prise de décision », affirme-t-il.
Travailler dans le domaine de l’économie sociale et solidaire, c’est également travailler sur des sujets difficiles. Hugues Makengo reconnait que l’une de ses missions sera de « piloter l’ensemble des dispositifs, aller vers des innovations et poursuivre ce que mon prédécesseur a commencé ». Pour lui, l’un des premiers grands chantiers qu’il aura à mener sera la stabilisation des dispositifs. « Nous avons des dispositifs qui répondent à des besoins précis, il faut les préserver et pour cela, nous avons besoin de les structurer et de les consolider », énonce le nouveau directeur général. Il souhaiterait également travailler sur le chantier de la formation et de l’accompagnement des professionnels pour que les équipes « soient plus à l’aise dans leurs fonctions », dans le but de limiter le turn-over et permettre une meilleure transmission des compétences.
D’autres chantiers, s’inscrivant dans la politique déployée, seront également mis en œuvre, mais pour lui, il « semble nécessaire de poursuivre dans les innovations et d’aller sur d’autres champs d’action, comme la culture ou l’environnement ».