« Schouma », le président du syndicat des taxis centre, se dit « inquiet » et « déçu » devant les affiches présentant le futur Caribus. Il souhaite que sa profession ne soit pas oubliée dans le projet de transport en commun de la Cadéma (Communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou).
Les embouteillages, malgré le système de navettes gratuites en place depuis ce lundi, ont empiré dans le sud de Mamoudzou avec les travaux du Caribus. Concernés aussi par ces files à rallonge, les chauffeurs de taxis goûtent peu l’arrivée de ce nouveau moyen de transport qui pourrait les concurrencer. « Schouma », le président du syndicat des taxis centre, s’en explique : « Ce sont seulement des gens qui n’ont pas de voiture qui prendront le bus, et encore plus les navettes gratuites. Quelqu’un qui a sa voiture ne la laissera jamais sur un parking pour prendre le bus, surtout par les temps qui courent. »
Les bouchons n’aident pas non plus la profession selon lui. « La vie des taximen mahorais est en péril : nous constatons une perte de recettes depuis lundi dernier, parce qu’avec le ralentissement, nous faisons forcément moins d’aller-retours, nous constatons également une perte en termes de carburant, à force de stationner dans les embouteillages. Qui va prendre en charge tout ça ? Surtout que nous arrivons à la fin de l’année, où les taxis doivent s’acquitter des frais de comptabilité, de gestion, des assurances, qui va payer tout ça ? », demande le syndicaliste.
« C’est une institution à ne pas oublier »
Les taxis s’inquiètent, à mesure que le projet avance, de devenir « les oubliés du Caribus ». En effet, les premiers contours de la première ligne de bus (entre Passamaïnty et le rond-point Baobab) sont visibles et il n’y a pas encore d’indications sur leur présence ou non dans les couloirs de bus, comme cela peut se faire dans d’autres collectivités (Paris, Lille,…). Du côté de la Cadéma (Communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou), on assure que l’ajout des taxis est l’une des pistes en réflexion, mais que rien n’est arrêté pour le moment. « Qu’il fasse attention. Il faut qu’ils préparent un portefeuille pour les taxis. On est prêts à bloquer l’île. Qu’il ne prenne surtout pas ce problème à la légère. Les taxis sont à Mayotte depuis plusieurs décennies, c’est une institution, et il s’agirait de ne pas l’oublier », prévient « Schouma », qui promet de rester attentif à ce sujet. « Lors de notre dernière réunion, nous avions trouvé un accord pour une cohabitation des moyens de transport, mais il n’y en a aucune trace dans leurs schémas et travaux », relève-t-il.
En attendant, la galère des bouchons, qu’ils soient particuliers, conducteurs de bus ou de taxis, tout le monde y a le droit au sud de Mamoudzou.