La commune de Mamoudzou a connu des épisodes de grande violence, ce week-end. Les perpétuels conflits entre bandes ont débouché sur des rixes à Doujani, Majicavo, M’tsapéré, Cavani et Kawéni. Face à cette situation, la mairie de Mamoudzou demande une réponse forte de l’État.
Des heurts ont éclaté à Doujani et dans le quartier Bonovo, à M’tsapéré, ce samedi 19 novembre. Selon les témoins, il s’agit de jeunes de Kawéni venus en découdre après la mort d’un des leurs, un jeune rappeur appelé « Skini », la semaine précédente. D’après nos informations, des jeunes de Doujani avait attrapé le jeune homme dans le quartier de Bonovo, l’ont tué à l’arme blanche et lui ont découpé le bras.
Ce samedi, lors de ces représailles, les assaillants munis de machettes ont violemment pris à partie un scootériste et poursuivi dans ce quartier de M’tsapéré. A proximité de l’école Bonovo justement, ce sont les habitants qui l’ont défendu et ont repoussé les jeunes. Mais cet habitant de Passamaïnty, gravement blessé, a été pris en charge par les pompiers et emmené au centre hospitalier de Mayotte (CHM). Il présentait de nombreuses coupures sur le corps, selon des témoins. Son deux-roues, ainsi qu’un banga ont également été incendiés sur les hauteurs. Cet épisode n’a pas été le seul ce week-end par les habitants de Mamoudzou. Les bandes de Majicavo, Doujani et Kawéni se sont de nouveau affrontées le dimanche, obligeant les forces de l’ordre à devoir couvrir plusieurs fronts à la fois.
« Notre réponse doit changer de dimension »
Excédée par ces violences sur son territoire, la commune de Mamoudzou a souhaité réagir par un communiqué daté de ce dimanche. « Laissée sans répit, la population de Mamoudzou a de nouveau subi les actes de terrorisme qui sévissent sur notre territoire. Cette fois-ci, ce sont les habitants du quartier de M’tsapéré, Mroahandra et Bonovo, qui en sont victimes au premier plan. Le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, apporte son soutien aux victimes et réaffirme sa ferme volonté de combattre les responsables de ces agissements », déclare la collectivité.
Et la mairie attend une réponse ferme de l’État dont l’une des missions est le maintien de l’ordre. « Notre réponse face à ces actes de barbarie et de terrorisme doit changer de dimension. Cette situation n’a que trop duré. L’ensemble des acteurs institutionnels et politiques ont la responsabilité de se mettre vent debout face à ces actes perpétrés continuellement sur le territoire communal en particulier, et au niveau de tout Mayotte en général. »
Le maire demande « le déploiement sans délai du GIGN et des militaires pour mettre hors d’état de nuire ces terroristes et ainsi ramener une paix pérenne à Mayotte ». La veille déjà, des gendarmes étaient venus en soutien des policiers à Doujani. « Il est plus que temps que la peur change de camp alors c’est ensemble que doit être menée cette guerre sans merci contre la criminalité ! »