Mayotte structure son schéma d’aménagement régional

Les cinq intercommunalités de Mayotte, réunies ce mercredi 9 novembre ont défini un positionnement clair et des projets prioritaires pour accélérer la transformation du territoire. Et chacune y va de sa petite idée.

« Il faut avancer ensemble pour nos enfants », c’est en ces mots que Ben Issa Ousséni, président du conseil départemental de Mayotte, a introduit le séminaire de clôture des ateliers du schéma d’aménagement régional de l’île, ce mercredi 9 novembre. Ce document de planification fixe, dans les outre-mer, les orientations fondamentales. Depuis le mois de juillet, les cinq intercommunalités de Mayotte ont choisi d’adopter un positionnement clair et d’identifier leurs projets prioritaires.

« Développer l’écotourisme dans le nord »

« Pour la communauté d’agglomération du Grand nord, l’objectif est de se concentrer sur les atouts culturels et paysagers du territoire pour développer l’écotourisme », indique Franck Hulliard, architecte et urbaniste. L’idée : tirer profit de ses paysages, de son littoral avec Acoua et M’tsamboro, mais aussi du potentiel de ses sentiers et de son activité agricole, pour se diversifier vers une offre d’accueil raisonnée en agrotourisme. Le territoire, qui accueille les activités portuaires de Mayotte souhaite également développer les filières de recyclage et d’économie circulaire, tout en engageant une démarche de renouvellement urbain et de résorption de l’habitat indigne. L’un de ses projets structurants est la restructuration des voies d’accès autour du lycée du Nord et du réseau d’assainissement.

La communauté de communes du centre-ouest (3CO) s’est, quant à elle, fixée pour objectif de mettre en place une urbanisation plus écologique et résiliente autour de ses équipements majeurs. A Coconi, le campus Agropolis vise notamment à créer un « cluster de l’agroalimentaire », à côté du lycée agricole, avec notamment la création d’un laboratoire d’analyses cosmétiques. Le détournement de Combani pour aller du nord au sud de l’île est également en projet, aux côtés de la création d’un quartier mixte, avec la construction de douze bâtiments, dont 510 logements, mais aussi des bureaux et des galeries commerciales.

Petite Terre en « vitrine de la mixité »

De son côté, Petite terre – porte d’entrée du territoire grâce à l’aéroport – veut devenir « une vitrine de la mixité des quartiers, de l’économie circulaire et de l’innovation dans la mobilité décarbonée ». En favorisant notamment la pratique du vélo et l’expérimentation des véhicules électriques.

La Cadéma (communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou) – poumon économique de l’île – ambitionne, quant à elle, de créer « un nouvel équilibre des milieux urbains et sociaux » en faveur d’un cadre de vie plus qualitatif et plus écologique « en accent notamment sa politique sur la résorption de l’habitat insalubre », précise Franck Hulliard. L’idée est également de réduire l’exposition aux risques et de renaturer certains espaces. Ses principaux projets sont le lancement du Caribus, ce premier réseau de transport urbain mahorais. Il permettra en parallèle le réinvestissement du front de mer, dans les cartons depuis plusieurs années.

Enfin, la communauté de communes de sud, vise « une exemplarité des pratiques de tourisme, incluant le sport et le loisirs ». Elle s’oriente donc vers des aménagements respectueux des milieux et du vivant. « Le site du Mont Choungui en serait la clef de voûte avec des aménagements raisonnés », précise la collectivité. Le territoire ambitionne également de développer un réseau de mobilité active pour les habitants et les visiteurs. « Chacune des intercommunalités a donc des projets différents, mais complémentaires », souligne Franck Hulliard. « Mayotte entre désormais dans une aire de transition. »

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