Edito. Ce que j’en pense… La vie, l’amour, l’amitié…

Avoir conscience de son ignorance est par ailleurs une forme d’intelligence. Il est parfois plus facile de comprendre, que de comprendre que l’on n’a pas compris… de croire que l’on a compris, que de demander et d’apprendre…

Car peut s’ouvrir alors une première étape dans la recherche du savoir, de la connaissance et de la compréhension. Il faut demander, il faut oser demander. Demander c’est faire preuve de beaucoup d’intelligence : l’intelligence dans la connaissance de ses limites (ou les limites de sa connaissance…), mais aussi le courage d’avouer son ignorance, pour apprendre. Celui qui ne demande pas, ne saura jamais.

Je le répète tellement souvent aux collégiens ou lycéens qui viennent visiter la rédaction, ou que je rencontre : “Demandez, osez demander et vous apprendrez. Lisez et vous saurez”.

La connaissance peut passer par une demande à quelqu’un qui sait, que ce soit un professeur, un technicien, un spécialiste ou un professionnel. Cela peut passer par la demande de conseils, d’avis sur un problème, sur un point de blocage, à un ami, à un collègue, et le problème disparait.

Apprendre permet de mieux vivre, mieux appréhender le monde qui nous entoure, mieux vivre avec ses congénères. Cela permet d’éviter de commettre des erreurs graves, de générer des problèmes, des incompréhensions. Savoir, bénéficier de la connaissance, des expériences d’autres peut éviter des accidents, des maladies, des guerres. Cela passe notamment par l’éducation, mais aussi la discussion avec d’autres.

L’ignorance est la mère de toutes les barbaries, de tous les racismes, de tous les extrémismes. Ne pas savoir, vivre dans l’inconnu génère naturellement de la crainte, de l’appréhension. Un peuple maintenu dans l’ignorance permet à des dictatures de se maintenir au pouvoir. Un peuple éduqué, éclairé, saura agir au mieux de ses intérêts. D’où l’importance à donner à l’éducation.

Car savoir plus doit ensuite servir à agir mieux. Savoir ce qui se fait ou qui ne se fait pas, savoir ce qui marche ou ce qui a raté, permet de mieux choisir sa voie, savoir ce qui a conduit à des désastres peut permettre de les éviter. Savoir soigner permet de sauver des vies. Savoir gérer des équipes permet de mener à bien de grands projets, ambitieux. Savoir construire un pont permet d’éviter des kilomètres de détour.

Mettre en place une adduction d’eau potable, l’assainissement collectif des eaux usées, une gestion des déchets, permet à la population de vivre dans de meilleures conditions d’hygiène, en meilleure santé. Connaître son passé permet de transmettre des valeurs, des traditions. Cela permet de mieux affirmer sa différence, sa richesse culturelle. Connaître ses voisins permet d’éviter de croire n’importe quoi, de dire n’importe quoi. Avoir connaissance des conditions de vie difficiles d’un enfant permet de mieux comprendre ses difficultés en classe.

L’éducation, mais aussi les médias devraient servir à diffuser ces connaissances, à tisser des liens sociaux au sein d’un territoire donné, pour que chacun y vive mieux. Disposer de ces connaissances devrait permettre de s’adapter aux évolutions, de les anticiper, de les préparer.

Sachant, il convient en effet d’agir pour améliorer la situation, car chacun doit apporter sa pierre. Avoir la volonté d’apprendre, de mieux comprendre, pour ensuite mettre ces connaissances au service de la société dans laquelle on vit. Voilà ce qui devrait guider nos dirigeants et chacun de nous. Apprendre, connaître, découvrir, oser, mais aussi s’entourer des compétences nécessaires permet d’avancer plus sereinement, plus sûrement. L’humanité a progressé depuis la nuit des temps, grâce à des individus qui ont osé, qui ont appris de nouvelles choses, mené des expériences, qui ont découvert et diffusé leurs savoirs.

“Je sais, je sais, je sais…” chantait Jean Gabin évoquant sa jeunesse et croyant déjà tout savoir à 18 ans. Puis, à l’automne de sa vie, ayant rencontré, appris, encore appris, et, nous rappelant le philosophe Socrate, il concluait sa chanson si justement : “je sais qu’on ne sait jamais. (…) C’est tout ce que je sais, et ça je le sais…”. Mais, au-delà de tout ce qu’il avait appris, et de tout ce qu’il ne savait pas encore, au-delà de tout ce qu’il avait fait, il nous en livrait tout de même l’essentiel : la vie, l’amour, l’amitié…

Laurent Canavate

Mayotte Hebdo vise à contribuer au développement harmonieux de Mayotte en informant la population et en créant du lien social. Mayotte Hebdo valorise les acteurs locaux et les initiatives positives dans les domaines culturel, sportif, social et économique et donne la parole à toutes les sensibilités, permettant à chacun de s'exprimer et d'enrichir la compréhension collective. Cette philosophie constitue la raison d'être de Mayotte Hebdo.

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