En marge de la remise des Trophées de l’environnement, ce samedi, la Somapresse a crée l’événement en organisant la Semaine de l’environnement dans les locaux de la Cadéma à Mamoudzou. Des conférences-débats portant sur différents sujets autour de cette thématique incontournable pour notre territoire se sont achevés, jeudi, avec la participation de spécialistes, universitaires, professionnels et associations. Animés avec maestria par Youssrah Mahadali, ces rencontres ont été pour les intervenants l’occasion de dresser un état des lieux et formuler des propositions concrètes. L’animatrice nous livre ses impressions au terme de ces quatre jours d’échanges passionnants.
Flash Info : Quelle est la genèse de cet évènement ?
Youssrah Mahadali : C’est une première pour Mayotte [N.D.L.R. L’organisateur, la Somapresse, a créé les Trophées de l’environnement dont la quatrième édition a lieu ce samedi] et un événement appelé à se renouveler dans l’avenir avec l’espoir d’une plus large adhésion du public. Contrairement aux élus locaux qui n’ont pu écouter ces échanges fructueux, les acteurs eux ont répondu présents tout au long de la semaine. Les thématiques abordées sont dans l’ère du temps et placent aujourd’hui Mayotte au même niveau que les autres territoires, même si notre île a quelque peu enregistré un retard à ce niveau. Les différentes interventions ont permis de dresser un état des lieux et formuler des propositions à mettre en pratique à travers des synergies sans lesquelles les projets ne pourront pas avancer. Je dirai que le bilan est plutôt bon, l’objectif de cette semaine de rencontres et d’échanges est atteint, il a démontré le besoin et l’importance d’un tel événement. Certes, Mayotte arrive en dernier dans ce mouvement, mais elle va pouvoir aller vite et même arriver en avance dans la mesure où elle a devant elle une page blanche à écrire.
F.I.: Quels ont été le temps forts de cette semaine de débats et d’échanges ?
Y.M. : Le format choisi (de comités restreints) a davantage favorisé des discussions que des débats proprement dits, il a fait ressortir beaucoup de questions, beaucoup de raisonnements entre le Mayotte d’avant et celle de demain. Le problème de la démographie a été omniprésent, faisant ressortir les besoins de la population en eau, espace, foncier et argent qui est le nerf de la guerre pour initier des projets. L’absence des élus locaux est à regretter dans la mesure où ils sont les premiers maillons des actions à développer au travers de ce qui ressort de ces échanges. Il y a énormément à faire pour sensibiliser le territoire sur ces problématiques environnementales, les questions liées à l’environnement intéressent davantage d’entreprises et d’acteurs qu’on ne le pense, ne serait-ce simplement que pour se conformer aux règlementations en la matière.
F.I.: Que faut-il retenir de cette première semaine de l’environnement à Mayotte ?
Y.M. : Le constat est que la population mahoraise est preneuse de toutes les propositions qui ont été formulées au cours de ces quatre journées d’échanges, elle est prête à avancer sur la trajectoire dessinée ici, elle a juste besoin qu’on lui fournisse les moyens pour le faire. On retiendra également la prédominance de l’eau, l’augmentation prochaine de la capacité de production et de stockage. En matière de forêt, les acteurs de l’agro-alimentation ont conscience de la nécessité de compenser les destructions constatées. Sur le plan énergétique, Mayotte se prépare aux mobilités douces et à la bascule dans les carburants verts en réponse aux attentes d’un proche avenir. Sur le plan de la sensibilisation, un travail conséquent est à réaliser avec les plus petits qui deviendront les meilleurs ambassadeurs de la défense de l’environnement grâce à l’implication du rectorat. Enfin, en matière de gestion des déchets, vers où veut-on aller ? La tendance à vouloir retirer pleinement aux anciens l’héritage des pratiques ancestrales (au profit des méthodes modernes) est à revoir. L’efficacité réside plutôt dans l’alliance des deux approches afin de responsabiliser tout le monde dans la récolte des déchets ménagères. Le bilan de cette semaine de l’environnement est donc assez positif, en tout cas, les idées sont là. Il va nous falloir attendre la deuxième édition de l’événement pour savoir si tous les projets esquissés ont abouti ou pas.