Déjà plus de 1.000 bénéficiaires des séjours seniors

Lancé en novembre 2021, le plan Destination France doit relancer le tourisme dans notre pays. Il inclut l’opération « 10.000 départs en vacances outre-mer » que Mayotte a décliné à destination des seniors grâce aux centres communaux d’action sociale locaux. 2.400 cocos et bacocos peu habitués ont pu ou vont profiter des journées en catamaran, sur les îlots, au cœur de l’île, des restaurants ou des hôtels.

À la mi-novembre, les sorties 2022 prendront fin pour les 2.400 Mahorais qui bénéficient des séjours seniors, un tout nouveau dispositif qui se rattache à l’opération « 10.000 départs en vacances outre-mer ».

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Maxime Ahrweiller, secrétaire générale pour les affaires régionales de la préfecture de Mayotte, Bibi Chanfi, vice-présidente du conseil départemental, Zaounaki Saindou, présidente de l’AaDTM, et Michel Madi, directeur de l’AaDTM.

Dans quels buts sont organisés les séjours ?

Deux objectifs sont visés. Le premier est d’ordre économique puisque ces sorties sont planifiées à chaque fois sur deux jours et doivent aider un secteur touristique mis à mal par la crise sanitaire. L’autre motif est de permettre à un public qui n’en a pas l’habitude de pouvoir partir le temps de courtes vacances. À l’Agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte (AaDTM), le choix s’est rapidement fait sur les personnes âgées. « On connaît les difficultés des retraites qui sont basses. C’est destiné aussi à des personnes qui vivent là depuis longtemps, mais ne connaissent pas si bien que ça le territoire », fait remarquer Maxime Ahrweiller, la secrétaire générale pour les affaires régionales de la préfecture de Mayotte.

Qui a le droit aux sorties ?

Les 17 CCAS (centres communaux d’action sociale) ont eu la charge de trouver quels bacocos ou cocos peuvent quitter leurs foyers familiaux pendant deux jours. « Ce n’est pas toujours évident. Il faut parfois convaincre les familles », assure Michel Madi, directeur de l’AaDTM. Les critères à remplir sont d’avoir plus de 55 ans, d’avoir un faible revenu, d’être sans emploi ou en retraite. 2.400 cocos et bacocos sont ainsi concernés, dont plus de 1.000 ont déjà pris part aux sorties. L’Agence n’exclut pas non plus d’adapter l’idée à un public plus jeune à l’avenir.

Quelles activités sont proposées ?

Elles sont réunies sous la forme de cinq offres comprenant des activités réparties sur toute l’île. Journées en catamaran, sur les îlots, petites balades au cœur de l’île ou en Petite-Terre, soirées dans les restaurants et nuits à l’hôtel, des groupes de 18 à 30 personnes en profitent. Selon le retour des bénéficiaires eux-mêmes, les activités s’avèrent adaptées à leurs âges.

Les prestataires y trouvent aussi leur compte avec les dates proposées, souvent en semaine et pas forcément en périodes de vacances. « On a évité le mois d’août », prend comme exemple le directeur de l’AaDTM.

Quels sont les financeurs ?

Ils sont cinq à mettre la main à la poche. L’ensemble des sorties a été financé à hauteur de 668.400 euros. Le Département en subventionne un quart. L’Agence nationale des chèques vacances participe à hauteur de 400.000 euros et la Caisse de sécurité sociale de Mayotte (CSSM) pour 80.000 euros. Le ministère des Outre-mer fournit, de son côté, de quoi faire fonctionner le dispositif (28.400 euros), notamment par l’emploi d’un personnel dédié.

Est-ce que les prestataires y trouvent leurs comptes ?

Une vingtaine de prestataires organisant des sorties, restaurateurs, hôteliers ou transporteurs ont accompagné le dispositif. Au niveau des retours, tous sont prêts à recommencer. « Ils ont eu un public qu’ils ne connaissent pas », poursuit le directeur. Et la moitié a même vu des familles faire des réservations chez eux à la suite des sorties des anciens.

Le dispositif sera-t-il reconduit ?

C’est en tout cas le souhait des organisateurs. « On espère faire pareil, voire beaucoup mieux », promet Bibi Chanfi, la cinquième vice-présidente du conseil départemental. Du côté des bacocos et cocos, l’envie est également là, surtout que les sorties n’ont pas été sans conséquences. « On appris qu’une semaine après une sortie, deux personnes qui dépendent du CCAS de Ouangani se sont mariées », relève Michel Madi.

 

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