Le pont de secours de Dzoumogné en cours d’installation

Après l’incendie qui avait fragilisé le pont de la RN1 en juillet dernier, seuls les véhicules légers pouvaient l’emprunter. L’État a donc fait le choix de financer un pont de secours pour rétablir la circulation dès la fin des vacances. Ce mardi, il a été posé sur ses appuis.

Une remorque spéciale de convoyage longue de plusieurs mètres stationne à l’entrée du pont de Dzoumogné. A son bord, un pont provisoire de plus de 33 tonnes. Ce mardi matin, une quinzaine d’ouvriers s’affairent pour installer les rouleaux d’appuis qui permettront à l’édifice de venir se glisser et superposer l’ancienne infrastructure, fragilisée par le temps et par un incendie. En juillet dernier, un départ de feu volontaire avait en effet dégradé le pont, empêchant depuis les poids lourds de l’emprunter. « Le feu a fragilisé l’acier. On a autorisé le passage des voitures, mais nous n’avions aucune garantie qu’il soit assez robuste pour accueillir le passage des poids lourds », souligne Christophe Bégon, chef de projet de la Deal (direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement).

Le nouvel édifice de plus de 30 mètres de long pourra accueillir les camions jusqu’à 40 tonnes, à partir du 24 octobre. « Les travaux ont commencé il y a quinze jours, avec le confortement du talus et la création de deux appuis qui supporteront le pont », précise le salarié de la Deal. Le viaduc métallique est arrivé au port de Longoni, jeudi (voir Flash Infos de ce lundi). Un essai avec une structure, permettant de simuler son gabarit, a été réalisé dimanche avant qu’il ne soit transporté par la route, dans la nuit de lundi à mardi. « Les opérations n’ont débuté qu’en début de matinée, elles sont minutieuses et doivent être réalisées de jour », poursuit Christophe Bégon, situé face aux deux grues qui s’apprêtent à soulever le viaduc afin de le déposer sur les rouleaux d’appuis. Le pont chevauchera ainsi l’ancienne infrastructure, en se positionnant vingt centimètres au-dessus.

Trois à quatre millions d’euros investis

En même temps que le viaduc issu du centre national des ponts de secours, la remorque longue portée et le tracteur associé sont arrivés de La Réunion. « Nous n’avions pas ce type de matériel à Mayotte », souligne le chef de projet de la Deal. « Les faire venir de Paris était très compliqué parce qu’il y a peu de bateaux qui peuvent assurer ce type de transport. » En parallèle, une passerelle piétonne, en cours de fabrication à Mayotte, devrait être mise en place avant la fin du mois d’octobre.

Au total, l’État investit trois à quatre millions d’euros dans cet édifice. Un investissement qui sera réitéré dans quelques années. Car ce viaduc est provisoire et devrait rester en place jusqu’en 2026. En parallèle, une déviation est en cours de construction. Cette dernière devrait être opérationnelle fin 2024, date à laquelle les travaux du pont définitif devraient commencer.

 

Le futur pont opérationnel en 2026

Ce viaduc est temporaire, car les travaux du futur pont devraient, quant à eux, se terminer courant 2026. « Il faut compter environ un an et demi », estime Christophe Bégon. Notamment parce que plusieurs réseaux passent par ce pont. « Il y a notamment la haute tension qui alimente toute l’île, l’eau potable, la fibre optique ou encore des conduites d’eaux usées. Et il faut au moins deux ans pour déplacer ces réseaux. Nous allons donc y travailler dès maintenant. » L’installation d’un nouveau pont était déjà d’actualité. Car l’infrastructure, vieillissante, est également mal placée. « Quand il y a beaucoup d’eau, cela crée un bouchon, ce qui peut provoquer des inondations dans le quartier. C’est ce que les études menées ont permis d’identifier. Il fallait donc repenser cette infrastructure. » De son côté, le pont de secours ne sera pas renvoyé à La Réunion mais conservé à Mayotte.

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