Les travaux sur la plage de Sohoa ont débuté en juin dernier. Au total, une trentaine d’ouvriers s’affairent pour créer des places de stationnement, des espaces de sport et de loisirs ainsi que trois lieux de restauration. Deux millions d’euros sont investis dans ce projet.
Par deux, les ouvriers déposent les dalles en béton qui constitueront la nouvelle place surplombant la plage de Sohoa. Accompagnés par le bruit des tractopelles, qui poursuivent les travaux de terrassement, et sous l’oeil du maire de Chiconi, venu voir l’avancée du chantier. Depuis le mois de juin, le front de mer est en plein réaménagement. « Il n’y avait jamais eu de restructuration sérieuse sur ce site. La plage de Sohoa fait partie des plus fréquentées de Mayotte donc on a estimé qu’il fallait créer des places de stationnement pour que les visiteurs puissent être reçus dignement », explique Mohamadi Madi Ousseni, le premier magistrat de la commune.
Des aires de jeux et trois sites de restauration
Depuis quatre mois, une trentaine d’ouvriers se relaient pour effectuer les travaux d’assainissement du réseau, la pose des dalles ou encore la plantation d’arbres. À côté des 70 nouvelles places de stationnement, le lieu accueillera trois sites de restauration, des toilettes publiques, des aires de jeux avec des toboggans pour les enfants et même un terrain de pétanque. « Le lieu accueille également de nombreux scolaires, du lycée de Sada, de Kahani ou du collège de Chiconi. Nous allons donc également intégrer un terrain de beach volley pour leurs activités sportives », ajoute le maire, à deux pas d’un groupe d’élèves qui courent justement sur le sable.
Deux millions d’euros investis dans le projet
Au total, deux millions d’euros sont investis dans ce projet. Un investissement pris en charge à 50% par la ville de Chiconi. L’intercommunalité et le conseil départemental complètent cette enveloppe. Prévue initialement fin novembre, la livraison est finalement programmée pour fin décembre. Mais la municipalité anticipe à nouveau des retards. « Nous avons eu de grandes difficultés à trouver un ingénieur et à compléter l’équipe technique de la municipalité. Nous venons juste d’accueillir de nouvelles recrues, ce qui nous permettra d’assurer un meilleur suivi du chantier », assure Madi-Boinamani Madi Mari, le directeur général des services (DGS) à la mairie de Chiconi. Cinq entreprises travaillent sur place. « Mais certaines ont des difficultés financières, liées à un manque de trésorerie et d’autres rencontrent des problèmes d’approvisionnement de matériaux. Ce qui provoque inévitablement des retards. La construction des structures de restauration aurait déjà dû commencer », déplore le DGS.
Avant le réaménagement, le site accueillait deux bars de plage, délogés pour le début des travaux. Selon la mairie, un appel à projets sera lancé prochainement afin d’attribuer la gestion des trois nouveaux lieux de restauration. « Les personnes qui étaient précédemment installées sont invitées à déposer un dossier », souligne Mohamadi Madi Ousseni qui ne précise pas de date concernant le lancement de cet appel à candidatures. Plusieurs porteurs de projets se seraient pour autant déjà rapprochés de la municipalité pour manifester leur intérêt.
Le gérant de l’ancien bar de plage « Chez Madar » démuni
« On m’a demandé de partir en cinq jours, juste avant que les travaux démarrent », déplore Haidar Boinali, gérant du bar-restaurant « Chez Madar », qui avait installé un camion et une cuisine sous une structure en bois, sur la plage. Son véhicule a été déplacé mais la structure en bois et en tôles a été détruite. « On m’a également pris des tables, des chaises et j’ai perdu une partie de mon stock », assure le gérant. L’autre bar, installé dans des conteneurs, a été détruit également. Haidar Boinali attend désormais l’appel à projets de la ville de Chiconi avec impatience. « J’espère avoir une place dans les nouveaux espaces de restauration, mais je n’ai aucune nouvelle de l’appel à candidatures de la mairie », regrette-t-il.