Piliers de la majorité départementale, Mansour Kamardine et Tahamida Ibrahim doivent céder leurs sièges à Soula Saïd-Souffou et Mariam Saïd Kalame. Lors du second tour de l’élection partielle, ce dimanche 2 octobre, le duo gagnant obtient 52.3% des voix dans le canton de Sada-Chirongui.
Il y a plus d’un an, Mansour Kamardine était candidat à la présidence du conseil départemental de Mayotte, et malgré sa victoire étriquée (50,3%), il faisait partie des poids-lourds d’une majorité départementale finalement réunie autour de Ben Issa Ousseni. Ce dimanche 2 octobre, il quitte la collectivité par la petite porte après une défaite au terme d’une élection partielle chez lui, à Sada. «Quand il a été élu maire de Sada en 1983, il avait fait campagne en disant vouloir dégager les vieux. C’est exactement ce qui s’est passé », fait observer Soulaimana Noussoura, ancien compagnon de route du député. La campagne électorale a été pourtant « rude », confie Soulaïmana Hamada Saïd, le remplaçant de Soula Saïd-Souffou, le nouvel élu du Département avec Mariam Saïd Kalame. « On est allés voir les anciens du Mouvement pour le développement de Mayotte (MDM), les nouveaux. On a essayé de mobiliser tout le monde. »
Et ça a payé apparemment puisque l’avance d’une centaine de voix au premier tour s’est muée en un écart de 306 voix au final. Dans le même temps, la participation est passée de 56.6% à 66.2%. Même à Sada, Mansour Kamardine et Tahamida Ibrahim ne sont pas arrivés en tête. Ils comptent 51 bulletins de retard. « C’est pourtant le fief de Kamardine ! », déclare le maire de Sada. Houssamoudine Abdallah ne voyait pas forcément d’un bon œil l’émergence de Soula Saïd-Souffou au sein du MDM, craignant que son parti se scinde en deux pôles. Il admet qu’avec cette victoire surprise, « on ne sait pas comment ça va être avec les nouveaux conseillers ».
La revanche de Mariam Saïd Kalame un an après
S’il y en a une qui savoure particulièrement cette victoire, c’est la candidate de Chirongui. Battue de 38 voix en juin 2021, elle a œuvré à l’organisation de cette nouvelle élection en déposant un recours, qui a finalement été accepté en juillet dernier. « Je savais que j’allais gagner dès que le recours a annulé l’élection », estime-t-elle. « Ça fait des mois que je me préparais. C’est un soulagement de voir que la démocratie existe bien à Mayotte. » Consciente que la popularité du Sadois Saïd-Souffou dans sa commune a bien aidé, elle admet qu’après la défaite de l’an dernier, elle a fait un choix stratégique.
Elle se tourne de vers l’avenir dorénavant. « Je serai à la hauteur », prévient-elle. Et concernant les futures relations avec un conseil départemental réduit de deux de ses membres importants ? Elle n’est pas trop inquiète. « Je suis sûr que Ben Issa Ousseni va m’appeler dès ce soir. »