Si l’assemblée générale des Nations unies avait les yeux rivés sur ce qui se passe en Ukraine, le président de l’Union des Comores, Azali Assoumani, n’a pas manqué dans son allocution de rappeler les velléités de son pays concernant le 101ème département français. Jeudi 22 septembre, à New York, il a rappelé « le caractère comorien de cette île soustraite à la souveraineté comorienne ».
Presque cinquante ans plus tard, la pilule n’est toujours pas digérée à Moroni. Les différents conflits territoriaux (Ukraine, Sahara occidental, Taïwan) ont donné l’occasion au président comorien, Azali Assoumani, de revenir sur celui qui oppose son pays à la France. « Mon gouvernement, comme tous ceux qui l’ont précédé, tient à rappeler de manière solennelle devant cette assemblée et conformément au droit international le caractère comorien de cette île soustraite à la souveraineté comorienne lors du processus de décolonisation de notre pays », a-t-il revendiqué, lors de la dernière séance de l’assemblée générale des Nations unies, ce jeudi 22 septembre. Depuis 1975 et l’indépendance comorienne, la tribune de l’Organisation donne régulièrement l’occasion aux dirigeants des Comores de rappeler leur désir d’une rétrocession de la quatrième île de l’archipel. Une volonté à laquelle les Mahorais et l’État français se sont toujours opposés.
« La gestion de ce dossier douloureux qui dure depuis plus d’une quarantaine d’années voit fort heureusement s’ouvrir des perspectives nouvelles avec l’esprit de dialogue qui s’est créé entre les parties françaises et comoriennes », a même avancé le président comorien, sans qu’une quelconque ouverture concernant la souveraineté de Mayotte ne soit engagée côté français.
« Le pays a renoué avec la paix et la stabilité »
Au cours de son allocution d’une quinzaine de minutes, Azali Assoumani a également voulu défendre son bilan à la tête de l’Union. « Cela fait plus de vingt ans, hamdullah, que le pays a renoué avec la paix et la stabilité », a argué celui qui a fait modifier la constitution en 2018, qui instaurait initialement une rotation entre les îles du pouvoir exécutif. Il ajoute que « cette stabilité constitue un réel gage de développement socio-économique ». Sur la question des droits de l’homme, le président de l’Union a dit vouloir en faire « une priorité nationale » et a tenu « à souligner que [son] pays collabore étroitement avec les instances régionales et internationales » sur ce point.
Selon lui, le salut de son pays « réside en une société apaisée, soudée et de plus en plus inclusive de toutes les couches qui la composent ». Soit exactement ce qu’il a dit à la même tribune l’année précédente…