Le parc naturel marin va multiplier les filets anti-déchets sur Mayotte

Sous la mandature de son nouveau président, Abdou Dahalani, l’organisme dédié à la protection du lagon a procédé à une nouvelle réunion de gestion dans les locaux des Eaux de Mayotte (ex-Smeam), à Kawéni. Projets mis en œuvre et à venir ont été ainsi abordés.

Quelques sièges sont restés vides, ce mardi matin, dans la salle de conférences des Eaux de Mayotte (ex-Smeam). La réunion exceptionnelle sur la sécurité à la mairie de Mamoudzou (voir par ailleurs) a réquisitionné les six élus participant d’habitude au conseil de gestion du parc naturel marin de Mayotte (trois élus départementaux et trois autres venant de municipalité). « Le quorum a été largement atteint », fait observer cependant Abdou Dahalani.

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Annabelle Djeribi, la directrice des opérations du parc naturel marin de Mayotte, aux côtés du nouveau président, Abdou Dahalani.

Le nouveau président du parc naturel depuis juillet dernier a animé cet événement (initialement prévu à la mairie de Mamoudzou) au milieu d’une vingtaine de membres du conseil. Cette réunion a ainsi permis de faire le point sur l’activité de l’organisme mahorais qui compte actuellement une trentaine d’agents et disposait d’un budget de 1.69 million d’euros en 2021.

Expérimentés depuis l’an dernier par exemple, deux filets de protection ont été installés respectivement à Majicavo et Pamandzi pour retenir les déchets qui prennent la direction de la mer. « 20.000 tonnes de déchets quittent la terre chaque année pour rejoindre le lagon », justifie le président. Si une dizaine de filets de ce type doivent être déployés sur Mayotte, l’organisme insiste sur le fait que la collecte des déchets et de sédiments n’est pas de son ressort. « On peut orienter les acteurs pour mieux cibler les opérations », poursuit-il.

Autre projet, cette fois bien entamé, quatorze dispositifs de concentration de poissons ont été installés de part et d’autre du lagon (voir Flash Infos du 8 septembre). Ils doivent diminuer la pression pêche, préserver les espèces coralliennes, mais aussi permettre aux pêcheurs d’être plus économes en carburant. Les premiers dispositifs, installés en décembre 2021, sont déjà utilisés par les professionnels, note le parc.

Une étude sur les coraux en cours

Satisfait que le centre universitaire de Dembéni ait rejoint le conseil de gestion, Abdou Dahalani a rappelé l’importance « de la connaissance scientifique ». Afin d’y contribuer par exemple, une étude sur les coraux est actuellement réalisée avec l’Institut de recherche et de développement (IRD). Car si la bonne santé du milieu mahorais est connue, « il faut qu’on sache comment les préserver », défend Annabelle Djeribi, la directrice des opérations du parc. Le projet Future Maore Reefs doit « évaluer la résilience des coraux mahorais ». Les élèves de plusieurs écoles mahoraises ont déjà été mis à contribution sur des solutions comme la replante de coraux sains par exemple.

Une implication locale qui ne déplaît pas au nouveau président du parc. Il a ainsi prévenu lors du conseil : « Notre priorité sera de faire du parc le parc marin de Mayotte et des Mahorais ». 

Deux événements culturels à venir

Le parc naturel a profité de la réunion pour annoncer la tenue de son festival Laka, à Bouéni, les 5 et 6 novembre. « Ce moment récréatif pour les familles » dédié à la pirogue (« laka » en shimaoré) sera composé d’ateliers et de stands permettant de rappeler « ce qui relie les Mahorais à la mer », estiment les organisateurs.

En parallèle, un appel à projets artistiques lancé par le parc a récemment reçu dix-sept candidatures. Les membres du parc, qui en ont retenu sept, veulent que les œuvres dont les domaines sont très variés « mettent en valeur la mer ». Ils espèrent que certaines réalisations seront visibles dès le festival Laka en novembre. Sinon, les projets devraient faire l’objet d’une résidence artistique et être présentés au cours de l’année 2023.

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