Dès ce lundi 29 août, le syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte (Sidevam 976) propose un nouveau service de collecte à la demande pour les encombrants, les déchets verts et la ferraille. Pour cela, quatre camions avec hayon vont sillonner les communautés de communes du Sud, du Centre-Ouest, du Nord et de Petite-Terre pour se rendre au plus près de la population, en attendant la construction des huit déchetteries fixes.
« Il y a une limite de 500 kilos sur le monte-charge », partage Attoumane Mela, le directeur de la collecte au syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte (Sidevam), tout en simulant un diable dans ses mains. À ses côtés, Nourdine Islami, le coordinateur des chauffeurs, poursuit la démonstration d’un des quatre nouveaux camions avec hayon. « Ce n’est pas hydraulique, donc cela m’inquiète un peu… L’électrique, c’est moins puissant », appréhende-t-il. Raison pour laquelle les huit agents – conducteurs et éboueurs – doivent très prochainement suivre une formation auprès du prestataire pour éviter d’éventuels couacs.
Et le temps presse car ce lundi 29 août coïncide avec le lancement d’un service de collecte à la demande pour les encombrants, les déchets verts et dangereux, la ferraille, ou encore l’électroménager sur les communautés de communes du Sud, du Centre-Ouest, du Nord et de Petite-Terre. L’idée derrière ce nouveau dispositif ? Éveiller « une conscience collective » auprès des usagers, indique Houssamoudine Abdallah, le président du Sidevam 976 et maire de Sada. Et ainsi permettre de réduire les mélanges incongrus dans les quelque 6.000 bacs distribués sur le territoire, à l’origine de « nombreuses pannes » des véhicules et d’un remplissage « plus vite que prévu » de l’installation de stockage de déchets non dangereux.
Un sujet handicapant
« Il s’agit d’un projet embryonnaire, mais il faut amorcer un premier pas car ce sujet nous gangrène et nous handicape », complète Chanoor Cassam, le directeur général des services. Pour tenter d’insuffler un élan nouveau, le syndicat souhaite jouer la carte de la proximité en mettant à disposition un numéro direct (06.39.27.44.44). « En retour, nous donnons le jour et l’heure de notre passage et nous nous assurons à la source qu’il y a déjà un tri. Nous nous inspirons de la collecte classique, à savoir trois déploiements par semaine. » Histoire de faire d’une pierre deux coups et de mutualiser les emplacements sur les quais de transfert de la Star, qui sont par exemple rarement remplis en milieu de semaine.
D’un montant proche de 700.000 euros, cet investissement roulant, « que nous essayons de faire financer par le fonds européen de développement régional (Feder) », offre une période de transition avant la construction des huit futures déchetteries. Le chantier de celle de Malamani doit selon toute vraisemblance débuter en novembre, suivi par Bandrélé en 2023. « Si la population n’adhère pas et continue ses incivilités, nous n’y arriverons pas. Alors que si tout le monde y met du sien, cela peut aller très vite », martèle le président. En d’autres termes, cette étape doit permettre au syndicat de monter en gamme durant cette mandature. À l’image de l’utilisation d’un système de compte-rendu cartographié en lien avec les partenaires pour évaluer l’évolution quotidienne du tonnage ramassé, qui pour le moment s’écrit en pointillés…
Mayotte Hebdo vise à contribuer au développement harmonieux de Mayotte en informant la population et en créant du lien social. Mayotte Hebdo valorise les acteurs locaux et les initiatives positives dans les domaines culturel, sportif, social et économique et donne la parole à toutes les sensibilités, permettant à chacun de s'exprimer et d'enrichir la compréhension collective. Cette philosophie constitue la raison d'être de Mayotte Hebdo.