De plus en plus isolées dans la société mahoraise, les personnes âgées se retrouvent souvent seules et sans activité. Msanda Mayotte, première structure d’aide et de maintien à domicile, a créé Hairi Njema, une association proposant des activités physiques adaptées à domicile pour accompagner les personnes ayant des pathologies chroniques ou en situation de handicap, Ce lundi 1er août par exemple, Bacar Moissinga, une habitante de Chiconi âgée de 75 ans, bénéficie de séances de sport supervisées par Romane Sahuc, 22 ans, chargée de prévention santé. Un moment de partage et de complicité qui change le quotidien des cocos et bacocos.
« Grâce au bouche à oreille, j’ai découvert Hairi Njema. On m’a dit qu’ils travaillaient bien et grâce à eux, aujourd’hui, je fais des activités. Alors qu’avant, je restais à la maison et je ne faisais rien », révèle fièrement Bacar Moissinga. C’est donc avec un peu de baume au cœur que la septuagénaire a rejoint ce nouveau système qui consiste à accompagner les personnes âgées ou en situation de handicap n’est que positif. Elle s’est d’ores et déjà attachée à Romane Sahuc, la chargée de prévention santé de 22 ans, qui l’accompagne depuis moins de trois mois dans des activités sportives. « Elle est comme ma sœur, on fait des activités physiques. Elle est beaucoup à l’écoute et est très respectueuse. Lorsque je n’y arrive pas, elle ne me force pas. On fait les choses à mon rythme », indique la plus âgée.
Des activités physiques sur mesure
Afin de lutter contre la problématique de l’isolement, c’est Msanda Mayotte qui a décidé de créer ce dispositif proposant des activités physiques à domicile. « Durant la crise sanitaire, nous avons constaté un isolement assez important, c’est pourquoi nous avons mis en place ce dispositif qui va aider les personnes vulnérables à mieux vivre leur maladie. C’est ici que l’activité physique prend tout son sens. Elle est faite sur mesure, adaptée en fonction du patient », affirme El-Mahamoudou Chahid, le directeur adjoint de Msanda. Ouvert à tous, Hairi Njema accueille quinze personnes avec entrée et sortie permanente, et des accompagnements qui durent trois mois.
A la fin de cette période, les bénéficiaires sont orientés vers des structures telles que la CCAS (centre communal d’action sociale) d’Ouangani, la Maison de santé de Chiconi…qui sont dotés d’infirmiers qui peuvent prendre le relais. « Nous faisons en sorte que cet accompagnement soit subventionné afin qu’il soit totalement gratuit pour les bénéficiaires. On a la Drajes (délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports), l’ARS Mayotte, le Conseil départemental et le Dal (Document d’action Légale) », indique El-Mahamoudou Chahid. Des structures qui sont en contact direct avec le public.
Les entreprises aussi concernées
« Nous souhaitons viser les entreprises d’ici la fin de l’année et leur proposer de pratiquer des activités physiques. Les trois points qui sont importants pour nous, c’est la santé, le bien-être et l’adaptabilité de nos services », considère le directeur adjoint. L’une des batailles de l’association est de toucher le plus grand nombre et d’obtenir des subventions pour continuer à accompagner les publics vulnérables et pérenniser ses actions. De quoi rassurer les cocos et bacocos mahorais qui sont au centre des préoccupations de Msanda et Hairi Njema.
Romain Guille est un journaliste avec plus de 10 ans d'expérience dans le domaine, ayant travaillé pour plusieurs publications en France métropolitaine et à Mayotte comme L'Observateur, Mayotte Hebdo et Flash Infos, où il a acquis une expertise dans la production de contenu engageant et informatif pour une variété de publics.