Catherine Vannier sera la nouvelle présidente du tribunal judiciaire

Laurent Ben Kemoun étant en partance, il fallait lui trouver un(e) remplaçant(e) au poste de président du tribunal judiciaire de Mamoudzou. C’est chose faite officiellement depuis la nomination, par décret du président de la République en date du 1er août (publié au Journal officiel de ce mardi) et sur proposition du Conseil supérieur de la magistrature, de Catherine Vannier comme conseillère à la cour d’appel de Saint-Denis de La Réunion. Elle y assurera la fonction de présidente de tribunal judiciaire de Mamoudzou.

Originaire de Bourgogne, Catherine Vannier a rejoint l’école nationale de la magistrature (ENM) en 1990, après avoir été sous-directrice d’établissements pénitentiaires. Auditrice de justice, elle devint en août 1994 substitut du procureur de la République auprès du tribunal de grande instance (TGI) de Laon, dans l’Aisne, avant d’être nommée, en août 1996, substitut du procureur de la République au TGI de Créteil puis, en 1999, juge de l’application des peines du TGI de Thonon-les-Bains, en Haute-Savoie. Elle siégea à cette époque au conseil d’administration de l’école nationale de la magistrature en qualité de représentante syndicale, au titre du Syndicat de la magistrature (un syndicat classé à gauche).

Une longue carrière en Polynésie française

Elle a une solide expérience de l’outre-mer, notamment en Polynésie française. Ainsi fut-elle juge à Papeete de novembre 1991 à juillet 2009, avant de devenir juge de la section de Nuku-Hiva, dans l’archipel des Marquises. Lors de ce séjour, elle se passionna pour la réhabilitation de Pouvana’a a Oopa Tetuaapua, surnommé “te Metua”, le “père de la nation tahitienne”, figure du mouvement autonomiste polynésien dont la condamnation pénale de 1959 fut annulée par la Cour de cassation, saisie d’une requête en révision, en octobre 2018. Elle soutint en 2004 un mémoire de DEA intitulé « Le procès de pouvanaa a Oopa (1958-1960) » à l’Université de la Polynésie française, sous la direction de l’historien Jean-Marc Regnault, avec lequel elle signa un ouvrage, « Le Metua et le Général : un combat inégal. Un complot colonial en Polynésie française », publié aux Éditions de Tahiti en 2009.

Outre ses fonctions de juge itinérante aux Marquises, elle eut à connaître de questions foncières avec les spécificités polynésiennes puisqu’elle fut aussi juge chargée des terres puis juge chargée de l’expropriation pour tout ce territoire ultramarin. La principale difficulté à laquelle elle fut confrontée, a-t-elle expliqué en 2015 à nos confrères de Tahiti Infos, résultait du statut indivis de nombreuses terres de la Polynésie. Elle fut d’ailleurs auditionnée en 2016 par la délégation sénatoriale à l’outre-mer lors des travaux de celle-ci sur la sécurisation des droits fonciers, travaux dont le sénateur de Mayotte, Thani Mohamed Soilihi, était l’un des rapporteurs.

Elle était présidente du TGI de Saint-Gaudens

Elle devint ensuite, en avril 2016, vice-présidente du tribunal d’instance de Cannes (Alpes-Maritimes) avant de retourner en outre-mer, cette fois à La Réunion, ou elle fut nommée en mai 2018 vice-présidente de la cour d’appel de Saint-Denis de La Réunion. Avant sa nomination à Mayotte, elle était depuis août 2020 conseillère à la cour d’appel de Toulouse, exerçant les fonctions de présidente du tribunal judiciaire de Saint-Gaudens, en Haute-Garonne.

Passionnée de plongée sous-marine, de randonnée et d’archéologie, selon nos confrères de La Dépêche du Midi, Catherine Vannier succède à Laurent Ben Kemoun qui avait été nommé par un décret du 16 août 2019 président du tribunal de grande instance, devenu tribunal judiciaire de Mamoudzou et dont on savait le départ imminent après trois années passées à la tête de la juridiction mahoraise. La nouvelle affectation de ce dernier n’est pas encore connue.

 

Romain Guille est un journaliste avec plus de 10 ans d'expérience dans le domaine, ayant travaillé pour plusieurs publications en France métropolitaine et à Mayotte comme L'Observateur, Mayotte Hebdo et Flash Infos, où il a acquis une expertise dans la production de contenu engageant et informatif pour une variété de publics.

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