Ce jeudi 21 juillet se déroulait la passation de commandement du régiment du service militaire adapté de Mayotte. Le colonel Guillaume Larabi succède au lieutenant-colonel Pierre-Louis Dubois, qui s’envole pour l’Aquitaine après deux ans de bons et loyaux services. Le nouveau chef de corps entend bien poursuivre l’élan initié par son prédécesseur.
« Garde-à-vous ! … Repos ! … Présentez… armes ! » Le lieutenant-colonel Pierre-Louis Dubois donne ses ordres pour une dernière fois aux officiers et aux volontaires du régiment du service militaire adapté à l’occasion de la passation de commandement organisée ce jeudi 21 juillet. En sa qualité de président de cérémonie, le général Claude Peloux, commandant du SMA, se montre dithyrambique à l’égard de celui qui aura passé pas moins de neuf années au sein de ce dispositif militaire de formation socioprofessionnelle, entre Baie-Mahault (Guadeloupe) de 2010 à 2012, Paris de 2012 à 2015, Koumac (Nouvelle-Calédonie) de 2015 à 2017 et enfin Combani depuis le 1er juillet 2020. « Son passage dans nos rangs aura été d’une excellente qualité et d’une extrême richesse. […] Son bilan est en tout point exceptionnel. »
Quelques jours après avoir guidé ses troupes lors du défilé du 14 juillet, le lieutenant-colonel Pierre-Louis Dubois cache difficilement son émotion à la veille de son départ pour l’Aquitaine. En larmes lors de son discours, l’ancien chargé des évaluations des officiers stagiaires à l’école d’état-major de Saumur quitte ses fonctions le sentiment du devoir accompli, malgré le contexte de la crise sanitaire. « Avec le Covid-19, nous nous sommes adaptés, comme le service militaire… Nous avons trouvé des dispositions qui ont permis de poursuivre notre mission. Les résultats restent très honorables. » Pour preuve, il se réjouit d’avoir réussi la transformation du régiment via la création il y a de cela 15 jours de deux compagnies supplémentaires, dont l’une avait été ardemment désirée par Sébastien Lecornu, alors ministre des Outre-mer, lors de sa venue en août 2021, dans le but d’accueillir davantage de jeunes âgés de 18 à 25 ans. Un beau cadeau de départ !
Une dynamique « forte et concrète »
Ce qui n’est pas pour déplaire à son successeur, le colonel Guillaume Larabi. « La dynamique enclenchée par mes prédécesseurs est forte et concrète. » Il suffit de voir le chemin parcouru par le RSMA au cours de la dernière décennie… « Nous étions le plus petit en nombre. Aujourd’hui, nous sommes le deuxième plus grand des sept régiments du SMA dans l’Outre-mer », se réjouit le quadragénaire. Une évolution qui pousse le nouveau chef de corps à déjà se retrousser les manches dans l’optique de « créer de nouvelles formations » et de « se tourner vers des métiers innovants ». Avec un objectif clair en tête : « Accompagner le développement économique de l’île. »
Au cours des deux prochaines années, le natif de Grande-Synthe a pour ambition d’agrandir le site existant. « Pour cela, nous espérons dénicher des terrains. Ce sera un travail de longue haleine », prévient-il. Un défi majeur pour les jeunes du 101ème département ! « Les portes sont ouvertes, nous les attendons, il y a de la place. C’est une manière pour eux de s’en sortir, de trouver un emploi et de s’insérer dans la vie professionnelle, à Mayotte ou en métropole », adresse en guise de dernier message le lieutenant-colonel Pierre-Louis Dubois. Car comme le résume bien le général Claude Peloux, « le RSMA sert de la meilleure des façons la France et la jeunesse mahoraise ». Reste à souhaiter « bon vent et bonne mer » à l’un et « caribou » à l’autre.
Le CV du colonel Guillaume Larabi
En 1999, après trois années au lycée militaire d’Aix-en-Provence, Guillaume Larabi est admis à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr (promotion du Bicentenaire). De 2002 à 2003, il suit une année de formation à l’École d’application de l’artillerie à Draguignan où il choisit de servir les Troupes de Marine. De 2003 à 2006, il est affecté comme chef de section de tir au 11ème RAMa (régiment d’artillerie de marine) de La Lande d’Ouée et participe à une mission de courte durée en poste isolé au sein du 3ème REI (régiment étranger d’infanterie) en Guyane puis du 2ème RPIMa (régiment de parachutistes d’infanterie de marine) à La Réunion.
En 2006, il rejoint le RSMA de la Guadeloupe en qualité d’officier adjoint en compagnie. En 2008, il commande la 2ème batterie de tir Caesar du 1er RAMa à Laon. Un an après, il part à Abéché à la tête du groupement d’appui mortier avec le RMT (régiment de marche du Tchad) dans le cadre de l’opération Épervier. En 2010, il rentre au commandement du service militaire adapté au sein du ministère des Outre-mer comme chef des études et du développement au moment du doublement de ses effectifs.
Admis au concours de l’École de guerre en 2012, il est désigné adjoint des opérations militaires de la MONUSCO (mission de l’organisation des Nations Unies) en République démocratique du Congo de juillet 2013 à février 2014 lors de la neutralisation du M23. En 2014, il intègre la 10ème promotion de l’ESIG (École supérieure internationale de guerre) à Yaoundé au Cameroun. En qualité de coopérant, il devient professeur Terre et référent de l’enseignement militaire supérieur de 2ème degré pour l’Afrique subsaharienne. En 2016, il est désigné directeur des opérations du RSMA de la Guadeloupe lors des cyclones Irma et Maria de septembre 2017.
En août 2018, il est affecté au centre Terre du partenariat militaire opérationnel en tant que chef du bureau Anticipation-Planification-Synthèse. De février à juillet 2020, il crée le partenariat pour les actions dans l’ouest africain à Dakar au Sénégal, regroupant treize Nations afin de coordonner leurs actions de coopération. De février à avril 2021, il prend à nouveau la tête de la cellule multinationale de coordination régionale, forte d’officiers de Belgique, du Canada, du Danemark, d’Espagne, de France et de Grande-Bretagne.
Romain Guille est un journaliste avec plus de 10 ans d'expérience dans le domaine, ayant travaillé pour plusieurs publications en France métropolitaine et à Mayotte comme L'Observateur, Mayotte Hebdo et Flash Infos, où il a acquis une expertise dans la production de contenu engageant et informatif pour une variété de publics.