Carnet de voyage : L’association La Maternelle de Ramena : une chance inouïe pour 230 enfants

Soutenue par des structures partenaires, telles que le Lions Club Oulanga Maoré, l’association La Maternelle de Ramena accueille pas moins de 230 élèves, dont la moitié est parrainée. Si l’école privée rencontre quelques difficultés logistiques, elle peut se targuer de bénéficier de moyens humains et matériels plus conséquents que dans le public.

C’est le genre de belle histoire qui redonne foi en l’humanité ! Tout remonte à 2008 avec la création de l’association La Maternelle de Ramena par Dadapierre, un ingénieur à la retraite. Près de quinze ans plus tard, l’école comptabilise 230 enfants répartis sur trois niveaux de maternelle et cinq de primaire. Parmi les dates clés, on retient l’accueil de 19 élèves de CP par la maîtresse Aretha en septembre 2010, la construction de cinq salles de classe financées par le Lions Club Oulanga Maoré de 2011 à 2014, mais aussi de quatre autres grâce à Isabelle Becker en 2015. Le tout sur un terrain mis à disposition par la famille Kha.

Une longévité louable malgré les nombreux soucis matériels rencontrés : menuiserie, serrurerie, maçonnerie, ferronnerie, couvertures, peintures, panneaux d’affichage, plomberie, pompes, installations sanitaires… « Le varazatra et les cyclones ne nous font pas de cadeaux », ajoute Jean-Claude Jorgensen, le secrétaire de la structure sœur basée à La Réunion, qui vit dans le village situé à quelques kilomètres de Diego-Suarez huit mois par an. « Nous gérons aussi au jour le jour les relations avec les parents d’élèves. De temps en temps, nous butons sur un grincheux ou deux, mais le dialogue résout tout ! »

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75 donateurs pour un montant total de 12.800 euros

Tout cela sans aucune subvention publique malgache, mais avec un soutien indéfectible de 75 donateurs (un en Allemagne, un en Italie, un en Belgique, un en Martinique, un en Nouvelle-Calédonie, deux en Espagne, deux à Mayotte, six vazahas résidents et vingt à La Réunion), dont un tiers sont déjà venus sur place au moins une fois. « La plupart ont un filleul, une douzaine en ont deux, voire trois, et quelques-uns en ont douze, vingt, vingt-cinq… » Au total, 118 élèves (que l’on appelle communément des Lionceaux) sont aujourd’hui parrainés, ce qui représente 55% des effectifs ! En 2021, le montant total des parrainages s’élève à 12.800 euros, soit la même somme reçue par les frais de scolarité et les inscriptions payés par les parents.

Dans son fonctionnement, l’association emploie quatorze salariés : deux directrices, dix enseignants, un gardien et une femme de ménage. « Jusqu’en 2017, certains faisaient la route Diego-Ramena chaque jour », se rappelle Jean-Claude Jorgensen, qui fait partie du jury de recrutement, aux côtés de Mickaël, le président, et de Zina, la directrice. « Depuis 2010, nous avons toujours exigé le baccalauréat, un diplôme difficile à obtenir à Madagascar ! » Une exigence qui ne se retrouve pas toujours dans les écoles primaires publiques… « Plus de la moitié sont des maîtres FRAM, ils sont recrutés et rémunérés par les associations de parents d’élèves. » Ce décalage se ressent aussi dans les équipements à en croire l’ancien professeur de lettres dans le second degré. « C’est la misère par rapport à nous », confie-t-il. Résultat : les redoublements sont peu nombreux au sein de La Maternelle de Ramena.

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Aujourd’hui, l’association est à la croisée des chemins. Si son budget est à l’équilibre, elle aspire à réunir toujours plus de financements privés pour continuer à faire vivre l’héritage de Dadapierre. Un nouveau souffle qui pourrait venir de Fabrizio, le frère de Giorgio, l’ancien trésorier adjoint décédé le mois dernier, qui souhaite s’investir dans un projet scolaire. « Notre réflexion ne fait que commencer, mais nous rêvons déjà d’ouvrir une classe de sixième ou bien de disposer d’une seconde salle polyvalente. » Quoiqu’il en soit : moramora ! Il s’agit d’abord de consolider l’existant, dans l’intérêt de tous ces enfants.

Romain Guille est un journaliste avec plus de 10 ans d'expérience dans le domaine, ayant travaillé pour plusieurs publications en France métropolitaine et à Mayotte comme L'Observateur, Mayotte Hebdo et Flash Infos, où il a acquis une expertise dans la production de contenu engageant et informatif pour une variété de publics.

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