En effet, on estime que plus de 90% des cas de violence ne sont pas portés à la connaissance des autorités, soit par les enfants, petites victimes qui s’emmurent dans le silence, soit par les parents qui ne connaissent pas leur droit ou qui considèrent cette violence comme « normale », « banale », soit par les équipes éducatives qui ont pour consigne de ne pas faire de vagues. Il y a aussi le cas des parents en situation irrégulière, pour qui un dépôt de plainte parait inimaginable.
Pourtant une mère s’est décidée à porter plainte dernièrement. Les faits se sont produits le 8 juin dernier dans une école primaire de Passamaïnty. Amina*, 7 ans, rejoint sa classe de CE1 après la récréation de 9h, mais le maître, un contractuel remplaçant, n’est pas content car elle n’était pas rangée avec les autres élèves et surtout parce qu’elle a éclaboussé sa robe en allant au robinet.
Selon la petite fille, le maître rentre alors dans une colère noire et empoigne la petite fille par le cou, avant de la secouer violemment. Une histoire pas évidente, car dans ce type de cas, en l’absence de témoins, c’est la parole de l’enfant contre celle de l’adulte. Par chance, d’autres élèves ont accepté de témoigner.
Depuis, Amina* ne dort plus vraiment la nuit. Sa mère a constaté qu’elle pleurait beaucoup. La visite médicale stipule que l’enfant a une entorse des cervicales, qui lui vaut une ITT de 7 jours. Pour une fois, la mère a eu le courage de porter plainte, un cas qui devrait inspirer d’autres parents.
Adrien Theilleux
*Prénom d’emprunt
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