Elle est devenue incontournable. L’exposition « Made in Mayotte », existe depuis maintenant cinq ans et à chaque édition son lot d’artisans et de savoir-faire mahorais. Elle revient pour la période estivale, du 5 au 16 juillet, dans le hall de l’agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte. Mais après cinq ans d’existence, l’évènement a besoin de grandir.
Accessoires de mode, objets en bois ou céramique, produits du terroir… L’artisanat mahorais est représenté sous toute ses formes à l’occasion de la 10ème édition de l’exposition « Made in Mayotte ». Depuis maintenant cinq ans, l’évènement revient deux fois par an : en juillet et en décembre. « Quand on a commencé c’était en phase d’expérimentation. On voulait faire des expositions plus longues où les visiteurs viendraient découvrir le savoir-faire et les créations de Mayotte », précise Marlène Fraytag, la présidente de l’association Made in Mayotte à l’origine de l’évènement.
Aujourd’hui, il est devenu incontournable, notamment pour les voyageurs qui veulent offrir un petit bout de l’île aux parfums à leurs proches. La mutualisation est le mot clé pour l’association. Mutualiser les moyens pour mettre en valeur le travail des artisans mahorais, trop souvent méconnus du grand public, c’est l’objectif recherché. « En organisant l’exposition, on a l’impression de répondre à un réel besoin, parce que l’artisanat de l’océan Indien est magnifique et très développé, mais celui de Mayotte est encore une petite famille malgré tout le savoir-faire qu’il y a sur l’île », explique Marlène Fraytag.
Mettre plus de moyens pour un évènement plus grand
Le concept de l’association Made in Mayotte est de mettre en place des boutiques éphémères le temps de quelques jours. Cela permet de réunir les artisans adhérents afin qu’ils puissent échanger sur leur quotidien, leurs obstacles et réussites en tant qu’entrepreneurs. « C’est aussi stimulant et motivant pour nous car on voit tel ou tel collègue qui a fait une création et ça peut nous donner des idées », rapporte la présidente.
C’est également un booster économique pour les exposants car l’évènement a pris de l’ampleur au fil des années. On enregistre près de 2.000 clients par exposition, selon Marlène Fraytag. « Au niveau du chiffre de vente, c’est en constante évolution. Il y a une bonne progression, on arrive à de très bons résultats. On sent qu’il y a une clientèle locale qui cherche à valoriser notre travail. »
Mais après cinq ans d’existence, les organisateurs ont soif de renouveau et de grandeur et pour cela, « il va falloir mettre plus de moyens », reconnaît la professionnelle. Cela passe principalement par les partenaires. Pour l’instant, ils sont peu nombreux… On compte le conseil départemental, l’agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte et les médias locaux. Grâce à cela et les ventes des produits, l’association peut financer l’exposition et payer le personnel engagé pour l’occasion, mais Marlène Fraytag le sait, il faut désormais plus que cela. « Notre objectif est d’aller à la recherche de sponsors et de subventions locales pour créer un plan de communication plus fort et des évènements plus grands », assure-t-elle.
Cela a commencé depuis la structuration de l’association en 2021. Une avancée qui leur a permis d’obtenir leur première grosse subvention de la part de la mairie de Mamoudzou. « Elle nous a financé à hauteur de 10.000 euros pour organiser le salon du mariage en mai 2022. » En plus des deux expositions annuelles, l’association prévoit d’organiser d’autres évènements ponctuels, des boutiques éphémères à des périodes précises pour mettre en valeur l’artisanat mahorais et peut-être donner envie aux plus jeunes de s’engager dans ces métiers.
Romain Guille est un journaliste avec plus de 10 ans d'expérience dans le domaine, ayant travaillé pour plusieurs publications en France métropolitaine et à Mayotte comme L'Observateur, Mayotte Hebdo et Flash Infos, où il a acquis une expertise dans la production de contenu engageant et informatif pour une variété de publics.