Ouytre la signature du Contrat de plan Etat-Région qui engage l’Etat, l’Union européenne et la collectivé sur un plan d’investissement d’environ 700 millions d’euros pour Mayotte, Manuel Valls a annoncé quelques mesures pour la sécurité, l’éducation et la santé à Mayotte, tour d’horizon du déplacement.

 

Conseil départemental

Au conseil départemental, après un très bon discours du président Soibahadine, applaudi par l’assemblée et qui rappelait les enjeux et les difficultés pour Mayotte, le premier ministre a rappelé avec l’accent républicain qu’on lui connait, l’ancrage total et définitif de Mayotte dans la France. Concernant les enjeux de sécurité, le premier ministre a fait plusieurs annonces. S’il repousse la demande du président de la collectivité pour un classement de Mayotte en Zone de sécurité prioritaire (ZSP), une mesure qu’il juge, « sans réelle utilité », Manuel Valls s’est dit préoccupé par les questions de sécurité. Il a annoncé le renforcement des effectifs avec un nouveau peloton de gendarmerie dès le mois d’août prochain. Par ailleurs, les effectifs de la Police aux frontières seront augmenté de 44 agents supplémentaires « pour le centre de rétention administratif qui ouvrira en septembre ». Concernant l’immigration, il a redit l’engagement de fermeté de l’Etat contre les entrées en situation irrégulières et la nécessité de travailler étroitement avec les Comores. Cependant, il ne juge pas utile d’ouvrir le « faux-débat sur le droit du sol à Mayotte », qui « ne changerait rien à la situation sur place ». Selon lui, ce n’est pas « praticable ici », car, « si on ouvre le débat ici, on va l’ouvrir partout ».

 

Les annonces pour l’éducation

Le premier ministre a visité l’école de Poroani à Chirongui, le 1er établissement de 1er degré entièrement réhabilité. Le chef du gouvernement a coupé un ruban devant le nouveau réfectoire, qui sera opérationnel à la rentrée.

Il a rappelé que plus de 10M€ étaient allouées chaque année par le ministère de l’Education pour les constructions scolaires à Mayotte.

Najat Vallaud-Belkacem a dans ce sens annoncé que 220 salles de classes supplémentaires allaient ouvrir à la rentrée, puis 90 de plus à la rentrée suivante. « Il y aura aussi deux nouveaux collèges à la rentrée, un nouveau lycée en 2016, et un nouveau lycée professionnel en 2017. » 60M€ sont ainsi investis chaque année par l’Etat à Mayotte pour les collèges et les lycées.

Au-delà des constructions scolaires, la ministre a expliqué que la question de la qualité pédagogique avait aussi été prise en compte. « Toutes les écoles et les collèges mahorais passeront en réseau d’éducation prioritaire, a-t-elle indiqué. Les professeurs seront ainsi mieux rémunérés, mieux formés et aurons plus de moyens. »

Alors que Mayotte souffre d’un problème d’attractivité, Mme Vallaud-Belkacem a en outre rappelé l’importance de recruter des enseignants sur place. « Le premier concours des professeurs des écoles aura lieu à Mayotte en 2017 ».

S’agissant du centre universitaire de Dembeni, Manuel Valls a indiqué la nécéssité d’étoffer son offre de formation. Il a par ailleurs annoncé la mise en place d’un programme cadre pour repérer les élèves mahorais à fort potentiel, afin de pouvoir les orienter vers les filières sélectives.

 

Lycée agricole de Coconi

Lors de leur déplacement au lycée agricole de Coconi, le cortège ministériel a rappelé les engagements de l’Etat en faveur de l’éducation et de la formation à Mayotte. Le lycée agricole de Coconi est au centre de cette politique car le premier ministre souhaite relancer la production locale et faire de Mayotte le « joyau de l’océan Indien », vanté tant pour sa production agricole que pour la valeur de ses structures touristiques. Pour améliorer l’accessibilité de l’île au lagon, il a annoncé l’ouverture d’une ligne directe Paris-Mayotte, après concertation avec la compagnie Air australe. Cette ligne directe ouvrira à compter du 10 juin 2016.

Les enjeux éducatifs ont aussi été rappelés. Pour cela, il est prévu de bâtir un internat au lycée agricole de Coconi afin de mettre fin aux galères des élèves qui résident dans des communes éloignées du lycée. C’était en effet la prmeière fois qu’un ministre de l’Education,v en l’occurrence Najat Vallaud-Belkacem, faisait le déplacement à Mayotte. Il a annoncé dans le cadre du CPER, l’agrandissement du campus du Centre universitaire et la mise en place d’un plan ambitieux de construction de réfectoires dans les établissements scolaires.

 

Les annonces pour la santé

Manuel Valls a posé la première pierre de l’hôpital de Pamandzi. Après deux ans de travaux, la nouvelle structure rassemblera les deux dispensaires de Petite-Terre. Il proposera un suivi périnatal et une nouvelle offre de soins de suite et de réadaptation. 27M€ ont été alloués pour ce projet, dont 2/3 de fonds européens et une participation de l’Etat de 15%.

Dans la volonté de mieux prendre en charge la vieillesse, le premier ministre a aussi annoncé que 40 places de soins d’infirmiers à domicile seront ouvertes dans les prochaines semaines, une nouveauté à Mayotte.

Il a également rappelé la création en 2014 de l’indemnité particulière d’exercice pour les praticiens hospitaliers à Mayotte.

Le premier Ministre n’a en revanche pas annoncé la mise en place de la couverture médicale universelle complémentaire (CMU-C) ou de l’aide Médicale de l’Etat (AME), ou encore l’exonération douanière des équipements médicaux. Des mesures que Mahafourou Saidali, le maire de Pamandzi le sénateur Thani ont appelé à mettre en œuvre dans leurs discours respectifs.

Adrien Theilleux et Olivier Loyens