Le conseil départemental et le centre communal d’action sociale de Mamoudzou ont organisé ce jeudi 30 juin une visite des archives départementales pour les séniors. Six personnes, âgées d’une soixantaine d’année en moyenne, dont une majorité de femmes, ont été sélectionnées pour cette visite inédite au sein d’une structure qui privilégie d’ordinaire davantage la jeunesse.
« Nous organisons toujours des visites des archives pour les jeunes alors, cette fois, nous nous sommes dit : pourquoi ne pas en organiser aussi pour les personnes âgées ? », dévoile Mohamed Maliki, le directeur adjoint des archives départementales de Mayotte. Epaulées par le centre communal d’action social de Mamoudzou, les responsables des archives ont donc invité cinq femmes et un homme, âgés en moyenne d’une soixantaine d’année, à venir visiter le bâtiment. « Nous leur avons également expliqué nos missions, l’importance des documents conservés et aussi précisé qu’ils pouvaient venir les consulter dès qu’ils le désiraient. »
Une sélection d’archives susceptibles d’intéresser les personnes âgées ont été choisies par les responsables. « Nous leur montrons les archives cadiales écrites en shimaore et transcrites en alphabet arabe ainsi que des documents iconographiques anciens, type cartes postales, dans lesquels ils peuvent retrouver les paysages et les bâtiments qu’ils ont connus autrefois », explique Mohamed Maliki. « Nous allons également leur montrer l’ouvrage qui a servi de base juridique aux différents cadis pour rendre la justice ainsi que « Le traité de Mayotte » dans sa version arabe. Autant de documents qui peuvent parler à ceux qui ont connu l’île autrefois », précise quant à lui, Inssa de Guizijou, historien et archiviste bien connu sur l’île.
Des séniors ravis de l’initiative
« Je suis contente qu’on m’ait fait venir, car j’avais toujours entendu parler des archives départementales, mais je ne savais pas où c’était », confie Chamsia Salim, l’une des rares séniors à parler français. La visite s’est d’ailleurs intégralement déroulée en shimaore afin qu’aucun problème de compréhension ne vienne entraver la découverte des missions de la structure. Chamsia confirme également que les documents montrés le matin-même lui ont permis de replonger avec une certaine nostalgie dans une Mayotte oubliée par la jeunesse, mais toujours présente dans les souvenirs et le cœur de ceux qui l’ont connue autrefois.