L’agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte (AaDTM), en collaboration avec l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), a mis en place le dispositif Fonds Tourisme Durable pour aider les hébergeurs et restaurateurs déjà en place à faire face à la transition écologique. Une manière de les encourager à investir dans des équipements écologiques, durables et de qualité. Explications.
Le Fonds Tourisme Durable est une initiative de l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie nationale. Créé en 2021, ce dispositif s’inscrit dans le cadre du Plan Destination France 2030 mis en place par France Relance après la crise sanitaire. L’objectif est de relancer le tourisme en France, y compris dans les départements d’Outre-mer. Sur l’île aux parfums, la concrétisation des actions repose sur les épaules de l’agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte.
L’ancien comité départemental du tourisme de Mayotte (CDTM) ne s’est donc pas contenté de changer de nom : ses missions ont également évolué. « À présent, nous sommes chargés de l’ingénierie et du développement de l’offre. Nous allons non seulement encourager les nouvelles créations, mais également accompagner les structures existantes pour qu’elles gagnent en qualité et obtiennent une plus-value », affirme Michel Madi, le directeur de l’AaDTM. Tout cela passe nécessairement par des recherches de financement et le Fonds Tourisme Durable va permettre à une vingtaine d’établissements (hébergements et restaurants) de se doter d’équipements certes plus qualitatifs, mais aussi et surtout plus écologiques.
Un diagnostic gratuit et un financement à terme sous réserve d’éligibilité
Le Fonds Tourisme Durable s’élève à 70 millions d’euros pour la période 2022-2024 sur l’ensemble du territoire national. Une part de cette cagnotte est naturellement dédiée aux départements ultramarins avec, en outre, une majoration de 20% par actions réalisées. Car c’est ainsi que cela fonctionne : le FDT finance la modernisation des structures existantes action par action. Pour en jouir, il faut être une très petite entreprise (moins de 20 salariés) ou bien une petite ou moyenne entreprise (moins de 500 salariés), être une activité de restauration ou d’hébergement correspondant au code NAF et être adhérent à l’AaDTM. En cas de respect de ces critères, l’ADEME propose de réaliser un diagnostic gratuit des besoins, suivi (ou non) d’un plan d’actions.
Si l’entreprise est éligible, elle bénéficie d’un financement de 30% de son projet avant le début des travaux et de 70% une fois le projet terminé et l’évaluation de l’ADEME effectuée. Un fonctionnement qui laisse un peu de côté les sociétés qui ne peuvent pas se permettre d’investir. « Notre but est de servir de levier à l’investissement, pas de financer intégralement les projets », explique Yann Le Bigot, ingénieur au sein de l’ADEME. « Par ailleurs, notre budget par projet s’étend entre 5.000 et 200.000 euros, les frais liés aux emprunts bancaires seront donc discutés avec les chefs d’entreprise », renchérit Camille Gandossi, la chargée de mission transition énergétique TPE-PME tout en reconnaissant que cette question constitue le plafond de verre du projet. En outre, pour recevoir ce fonds, aucune dépense ne doit être engagée avant le dépôt du dossier en ligne.
Un chargé de mission spécialement recruté
ADEME oblige, les actions financées sont celles qui limitent la consommation liée à l’eau et à l’énergie fossile, mais également celles qui assurent une gestion des déchets la plus écologique possible. Par exemple : toilettes sèches, ventilation et isolation pour réduire au maximum la climatisation, mise en place de composteurs et de poubelles de tri avec une signalétique destinées aux employés et aux clients, etc.
Pour que les hébergeurs et restaurateurs mahorais puissent profiter de ce fonds, Michel Madi a recruté un chargé de mission spécialement dédié à cette tâche. Youssouf Madi fait donc le pont entre ce dispositif, dont l’obtention nécessite des démarches assez lourdes, et les entrepreneurs mahorais afin qu’ils puissent monter correctement les dossiers. Engagé en mai 2022, il a déjà commencé son travail de communication auprès des entreprises. L’objectif est d’en faire profiter au moins huit d’ici la fin de l’année et au moins 20 d’ici le 31 décembre 2023. « Je tiens à ajouter que ce fonds est l’un des outils que nous utilisons dans notre démarche globale pour améliorer la qualité de l’offre à Mayotte. Notre but est de remplir les objectifs nationaux du Plan Destination France 2030 », conclut-il.
Informations complémentaires :
Les entreprises intéressées peuvent contacter Youssouf Madi à y.madi@mayotte-tourisme.com et regarder l’ensemble du fonctionnement du fonds à l’adresse https://agirpourlatransition.ademe.fr.