Particulièrement scrutés, les comptes du syndicat de l’eau de Mayotte ont fait l’objet d’un rapport de la Chambre régionale des comptes datant du 9 juin. Si le budget primitif 2022 est annoncé à l’équilibre en ce qui concerne l’eau, l’instance juge « les mesures de redressement prises par le Smeam insuffisantes au regard de son budget annexe assainissement ».
Les efforts pour sortir la tête de l’eau ne sont pas finis au syndicat mixte d’eau et d’assainissement de Mayotte. En charge de l’approvisionnement en eau potable des Mahorais et du réseau d’assainissement, il doit depuis quelques temps maintenant retrouver des budgets à l’équilibre, après des années de gestion chaotique. Pour cette raison, la préfecture doit régulièrement transmettre les budgets du syndicat à la chambre régionale des comptes, basée à Saint-Denis (La Réunion), afin de relever les incohérences. Dans leurs conclusions, ce 9 juin, peu de critiques sont émises hormis sur l’assainissement, un point noir régulièrement soulevé par la CRC. « La chambre des comptes constate que les mesures de redressement prises par le Smeam sont insuffisantes au regard de son budget annexe assainissement », affirme le rapport.
Un nouveau déficit d’exploitation prévue
En effet, si les comptes de l’eau s’équilibrent à hauteur de 17.009.835 d’euros en fonctionnement et 36.108.887 d’euros en investissement, ce n’est pas encore le cas de l’assainissement. Le budget primitif 2022 prévoit ainsi un déficit de 1.199.624 euros dans son fonctionnement, notamment en raison de « dépenses d’exploitation importantes ». Pour rappel, le déficit était déjà de 1.561.277 euros de 2021. La légère amélioration prévue par le syndicat concerne la baisse drastique de ses charges de personnel en 2022 (-43%) grâce à l’externalisation vers Vinci.
En conséquence, les Sages estiment que « les mesures nouvelles prises par le syndicat pour rétablir l’équilibre budgétaire sont insuffisantes, qu’à défaut de pouvoir proposer au syndicat des mesures complémentaires de redressement de l’équilibre budgétaire pour 2022, il y a lieu de continuer le plan de redressement du syndicat ». Ce nouveau plan prévu sur trois ans, soit « le nombre nécessaire d’années pour apurer son déficit d’exploitation reporté et s’assurer de son retour à l’équilibre ».
Des gros investissements prévus pour l’eau en 2022
La remise à niveau des comptes est d’autant plus importante que le syndicat se doit de préparer l’avenir. Dans les investissements prévus pour l’eau par exemple, celui-ci table ainsi sur une augmentation de 593% du total des dépenses réelles d’investissement par rapport à 2021. C’est beaucoup plus certes, mais une bonne part devrait faire l’objet de subventions selon les indications des services préfectoraux et du syndicat à la CRC.
Des arguments entendus par la chambre régionale, qui a noté « le caractère suffisant des mesures de résorption du déficit est vérifié, qu’il n’y a pas lieu de proposer de mesures complémentaires relatives à ce budget ».