Estelle Youssouffa élue députée de la première circonscription de Mayotte

Apparue en 2018 dans le paysage politique mahorais, Estelle Youssouffa, ancienne journaliste, a été élue députée de la 1ère circonscription de Mayotte ce dimanche 19 juin 2022. Écrasant son rival Théophane Narayin à 66.6 % contre 33.4%, la pasionaria mahoraise porte sur ses épaules la lourde charge de l’espoir des habitants de Mayotte de voir enfin un changement, notamment en termes de sécurité.

Dès l’annonce des résultats, une explosion de joie secouele QG d’Estelle Youssouffa, situé à M’Gombani. Les drapeaux français flottent au milieu d’une foule en liesse au son des musiques mahoraises. « Je suis extrêmement contente de ce résultat et je sais aussi qu’il s’agit d’une lourde responsabilité », déclare la future députée aux journalistes présents ce dimanche 19 juin aux alentours de 20h30. En effet, la pasionaria du grand mouvement contre l’insécurité de 2018, devenue présidente de l’une des branches du comité des citoyens, porte en elle bien des espoirs. « Avec Estelle, les choses vont changer, on va retrouver la sécurité sur notre territoire », confie l’un de ses militants, déçu des députés élus précédents. « Son grand thème de campagne, l’insécurité, a porté ses fruits et bien des Mahorais voient en elle l’espoir de retrouver la sécurité et la tranquillité sur l’île. « On est content, très content », affirme une dame entre deux pas de danse à M’gombani. Estelle Youssouffa s’inscrit en effet dans la grande tradition des Chatouilleuses qui ont œuvré pour faire de Mayotte une terre française et sa double origine, mahoraise par son père et métropolitaine par sa mère, symbolise cette union. Elle se montre d’ailleurs toujours habillée en salouva, la tenue traditionnelle des femmes de l’île.

Bien qu’Estelle Youssouffa se revendique « sans étiquette », ses idées plaisent beaucoup aux partisans du parti des Républicains qui l’ont soutenue dans sa circonscription. « Les idées d’Estelle sont davantage compatibles avec celles des LR qu’avec celles des LREM », explique un militant de la droite traditionnelle, venu saluer la victoire de la nouvelle députée. La militante se dit cependant surtout représenter la voix du peuple mahorais. « Enfin, la démocratie va triompher, car cette victoire n’est pas que la mienne, c’est celle du peuple mahorais qui m’a énormément soutenue », déclare la nouvelle députée devant son QG.

Une grande fête sur la Place de la République

Après avoir fêté sa victoire à M’gombani, Estelle Youssouffa se rend sur la place de la République où l’attendent ses autres sympathisants. L’ambiance est à la fête après cette victoire écrasante et beaucoup de femmes dansent sur des musiques mahoraises traditionnelles au milieu des drapeaux français. Une atmosphère particulière, propre à l’île aux parfums. La nouvelle parlementaire se jette notamment dans les bras d’une femme en fauteuil roulant qui verse des larmes de joie. L’un des sympathisants confie que c’était cette femme, appartenant à son cercle proche, qui l’avait poussée à entrer en politique. « Et elle a réussi, la preuve ! », précise-t-il malicieusement. Il faut dire qu’Estelle Youssouffa a passé toute son enfance à Mayotte et, tout en restant très attachée à ses racines mahoraises, a réussi une brillante carrière de journaliste au national, ce qui fait la fierté de sa famille. Réussira-t-elle à concrétiser les espoirs de ceux qui l’ont élue en franchissant les barrières auxquelles ses prédécesseurs se sont heurté ? L’avenir nous le dira, mais, en tout cas, « maintenant nous allons beaucoup travailler » souligne l’une des militantes de la place de la République.

 

Emmanuel Macron perd sa majorité absolue à l’Assemblée nationale

Fort d’un esprit de renouveau, un président de la République n’a jamais eu une majorité aussi écrasante qu’en 2017. Cinq après, avec l’usure du pouvoir, celle-ci s’est effritée et est devenue relative. La coalition soutenant Emmanuel Macron, intitulée Ensemble !, compte dorénavant 246 sièges. En 2017, La République en marche à elle seule avait réussi à faire élire 308 députés.

La Nouvelle union populaire écologiste et sociale (Nupes) n’a pas réussi son pari, mais devient tout de même le premier groupe d’opposition à l’Assemblée nationale (142 sièges). Le Rassemblement national réalise de son côté un score historique en envoyant 89 députés au palais Bourbon. Les Républicains de Mansour Kamardine, alliés à l’UDI, ont perdu beaucoup de ses membres lors de ces élections législatives. Ils ont finalement 64 sièges. Treize élus étiquetés divers gauche, ainsi que neuf classés à droite comme Estelle Youssouffa, rejoignent aussi cette législature. Suivent six députés régionalistes en Corse, en Outre-Mer et en Bretagne, cinq au centre, un divers et deux autres à l’extrême-droite.

Parmi les surprises, le chef des députés de la majorité, Richard Ferrand, perd son siège dans le Finistère, tandis que l’ancien ministre de l’Intérieur Christophe Castaner n’est pas élu en Alpes-de-Haute-Provence. Trois ministres ne passent pas et devront démissionner. Il s’agit d’Amélie de Monchalin (Transition écologique), Brigitte Bourguignon (Santé, à 56 voix près) et la Guadeloupéenne Justine Benin (Mer). Ministre des Outre-mer, Yaël Braun-Pivet est élue dans la cinquième circonscription des Yvelines (64.6%).

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