Ce mercredi, une journée de prévention contre les violences faites aux femmes était organisée au régiment du service militaire adapté. Commandée par le chef de corps, elle a été mise en place par le pôle d’accompagnement médico-psycho-social de la structure. 130 jeunes ont ainsi pu se renseigner sur cette thématique auprès des stands dressés par les diverses associations partenaires de l’évènement.
« Aujourd’hui, c’est la 4ème édition de la journée de prévention contre les violences faites aux femmes. Nous l’organisons désormais deux fois par an afin de toucher le maximum de jeunes possibles », déclare Marie Charifou, l’assistante sociale du pôle médico-psycho-social du régiment du service militaire adapté qui comporte également deux médecins et une psychologue. Le RSMA ne compte pour le moment que 20% de jeunes femmes, mais il se féminise de plus en plus et les jeunes mahoraises réussissent à y trouver progressivement leur place, comme l’a montré la vidéo projetée en début de journée. D’où l’importance d’aborder la question des violences faites aux femmes afin de tendre vers une parfaite égalité entre les sexes, mais également de faire des jeunes stagiaires et volontaires techniciens des citoyens responsables. « Notre rôle est de lever les freins à l’insertion et les violences faites aux femmes en font partie, qu’elles soient physiques, psychologiques, économiques ou même administratives », précise Marie Charifou.
Une douzaine d’associations ont participé à cette journée dont l’association pour la condition féminine et l’aide aux victimes, la Croix-Rouge, le centre de prise en charge des auteurs de violences conjugales ou encore Nariké M’sada qui œuvre pour la prévention des maladies sexuellement transmissibles. Certaines structures ont abordé des thématiques plus larges comme l’accès au droit, la communication non violente et la gestion de ses émotions. Abordées sous la forme de simples stands d’information ou d’ateliers ludiques, ces thématiques ont permis aux jeunes de savoir quoi faire s’ils étaient victimes eux-mêmes de violences, mais également de savoir qui prévenir s’ils en étaient témoins. « Les jeunes du RSMA viennent de milieux sociaux tous différents, mais chacun d’entre eux peut un jour être confronté à ce type de violences donc il est important de les sensibiliser », détaille l’assistante sociale qui rappelle l’importance d’être capable « d’agir, alerter et témoigner ».
Des jeunes très réceptifs
La grande majorité des jeunes présents ce mercredi ont été très réceptifs aux discours des intervenants. Ils ont posé de nombreuses questions, se sont confiés et ont accepté de laisser de côté leurs éventuels préjugés sur la question. « Ce qui m’a le plus marqué au cours de cette journée est le concept d’égalité entre homme et femmes au sein de la famille. Ici à Mayotte, on nous apprend que certaines tâches domestiques sont réservées aux femmes alors qu’on peut très bien organiser la vie familiale différemment », confie Diana, du haut de ses 19 ans. « On a appris aussi qu’il n’y avait pas de métiers réservés spécialement aux hommes », renchérit Moustafidou, un jeune homme du même âge. Certains aspects spécifiques de la culture locale ont été abordés par les associations comme la polygamie par exemple. « Tous les ateliers ont abordé des aspects socio-culturels, car il est important de parler aux jeunes de ce qu’ils peuvent voir dans leur famille et autour d’eux, sans pour autant émettre de jugement ou y apporter un discrédit », explique Marie Charifou. « Nous leur rappelons néanmoins que certaines pratiques sont interdites par la loi française. »