Diabète : « Si une personne est petite et en surpoids, il y a déjà un facteur de risques. »

Ce mardi 24 mai se déroulait une matinée de sensibilisation sur la thématique du diabète. Organisée par le centre communal d’action sociale de la ville de Mamoudzou, elle avait pour objectif de dépister gratuitement les habitants et de les orienter en cas de test positif. Une action menée à la suite de la signature du contrat local de santé avec l’agence régionale de santé.

Mardi. 10h. Nassibou pénètre un peu par hasard à l’intérieur de la MJC de Mamoudzou où le centre communal d’action sociale et la municipalité organisent des ateliers sur la thématique du diabète. « Je n’étais même pas au courant, j’ai vu des gens sortir et je me suis dit « pourquoi pas ! » », confie l’homme de 47 ans dans la file d’attente. Au bout de quelques minutes, Saïd Abdillahi le reçoit derrière un paravent pour débuter la consultation.

Après la pesée et la mesure du tour de taille, vient la lecture du taux de glycémie. « Sachez que ce test-là est à titre indicatif. Ce n’est pas parce que vous avez un taux de glucose dans le sang de plus de 1.26 gramme par litre que vous êtes forcément diabétique », le prévient l’infirmier libéral. En effet, il suffit d’avoir mangé du mataba, riche en lait de coco, la veille au soir ou d’avoir ingurgité une boisson sucrée le matin même pour fausser le résultat. Raison pour laquelle le professionnel de santé préfère suivre son instinct : « Si une personne est petite et en surpoids, il y a déjà ce que l’on appelle un facteur de risques. »

Une action en lien avec le plan local de santé

Cette journée rentre dans le cadre du plan local de santé signé entre la ville chef-lieu et l’agence régionale de santé en novembre dernier. « Nous avons commencé nos actions durant le Ramadan et nous les déroulons jusqu’à la fin de l’année pour aborder le tabac, l’alcool, la santé mentale », précise Taandhuma Ahmed, la responsable du service jeunesse à la mairie de Mamoudzou, qui espère à travers ces différentes rencontres recueillir des éléments chiffrés et des statistiques proches de la réalité.

En plus de deux stands de dépistage, les curieux peuvent prendre également part à une activité autour de l’alimentation animée par le Rédiab Ylang 976. « Notre idée est de sensibiliser la population, aussi bien les jeunes que les personnes âgées », poursuit Hanifa Saïd, l’une des agentes de développement local au CCAS. « Tout le monde ne sait pas équilibrer ses repas. » Encore faut-il que les habitants fassent acte de présence pour entendre les précieux conseils culinaires… Si des médiateurs sanitaires sillonnent les rues le jour J pour rameuter du public, « les gens ont toujours d’autres priorités », regrette-t-elle. Pourtant, ce dépistage gratuit peut permettre d’anticiper une aggravation de l’état de santé de la population. Mais aussi de sensibiliser sur des actions simples telles que l’hygiène alimentaire, l’activité physique, ou encore la réduction du stress !

Et en cas de résultat « positif », Saïd Abdillahi envoie le patient chez son médecin traitant ou à l’hôpital pour réaliser une prise de sang, qui « détermine alors la mesure exacte de l’hémoglobine glyquée ». À l’instar de Nassibou qui a de la famille diabétique et qui se doutait bien avant de mettre un pied dans la MJC que ce serait la recommandation finale de cet examen express.

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