La communauté de communes de Petite-Terre (CCPT) et l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) se sont associés pour réaliser un portrait démographique économique et social de la pépite de Mayotte. Les données répertoriées dans un vaste dossier permettront à la collectivité d’alimenter ses réflexions sur les actions à mettre en œuvre grâce à un support statistique objectif.
Un portrait statistique, mais qu’est-ce que c’est ? Sur Petite-Terre comme partout ailleurs à Mayotte, la démographie constitue un véritable enjeu au sein des politiques publiques. Afin d’adapter aux mieux leurs installations et garantir à leur concitoyens les meilleures conditions de vie possible, les représentants de la communauté de communes de Petite-Terre ont commandé à l’Insee une étude statistique de leur territoire.
“Entre 2012 et 2017, la population augmente de 3.9% en moyenne par an”, avance Bertrand Aumand, le chef du service régional de l’Institut national de la statistique et des études économiques à Mayotte. Un constat qu’il faut cesser de nier selon le président de la communauté de communes de Petite-Terre et maire de Dzaoudzi-Labattoir, Saïd Omar Oili. “Je suis très heureux que l’Insee ait travaillé à nos côtés pour dire les choses clairement. Ce travail partenarial va nous permettre d’avoir une vision claire concernant la démographie, l’emploi, le logement et les services et ainsi axer notre politique publique sur l’ensemble du territoire, pour être au plus près d’une population en constante augmentation.”
Des constats chiffrés et alarmants
Concentrés sur quatre périmètres d’intervention, le portrait statistique de Petite-Terre fait émerger une triste réalité que chacun redoute. Concernant l’habitat : 62% de logements en tôle à la Vigie, 68% sans confort sanitaire de base, 11% sans électricité… Autre ombre au tableau ? L’éducation. Avec un nombre d’établissements pourtant élevé sur ce si petit caillou, près de six jeunes sur dix quittent l’école sans diplôme et plus de quatre sur dix ne sont ni en emploi ni en formation. Lumière au milieu de cette sombre réalité, les services de proximité comme les Doukas ou encore la Maison France Service et le nouvel hôpital qui ont ouvert en 2021 garantissent un accès facilité aux usagers.
Des clés pour l’avenir
Hugues Cressent, chargé de l’habitat et du relogement à la CCPT et responsable de la gestion urbaine de proximité au service de renouvellement urbain de l’intercommunalité, évoque tout l’intérêt d’un projet comme celui-ci. “Notre objectif avec cette étude est avant tout de lutter contre les dysfonctionnements que connaît le territoire et notamment des problématiques d’enclavement dans certains quartiers.” Gestion des déchets, accès aux services de proximité… Les données récoltées par l’Insee serviront prochainement de support de décision pour les futurs aménagements de l’île. “La CCPT s’oriente aujourd’hui vers une politique publique d’amélioration de l’habitat dans certaines zones ou de restructuration très forte dans d’autres quartiers”, explique le responsable de la gestion urbaine de proximité. Les quarante-huit pages de dossier créé par l’Insee en main, les acteurs de la communauté de communes de Petite-Terre peuvent dès à présent entrer dans une phase opérationnelle qui promet de nombreux projets urbains structurants pour le territoire.