Amarali est le capitaine d’un équipage de sept hommes. Le jeune trentenaire achemine quatre fois par semaine ce fameux sable à Nosy Be. Son grand-père était lui-même marin avant que son petit-fils reprenne le flambeau dès l’âge de 20 ans. Après 15 ans d’expérience, il possède à présent deux boutres.
20 tonnes de sable par boutre
Avec 6 à 7h de voyage sans compter l’embarquement et le débarquement des quelque 20 tonnes de sable, les journées des équipages sont longues. Tradition et économie oblige, les boutres offrent une solution logistique maritime qui répond à la demande de l’île. Le sable marin de l’île n’étant pas d’assez bonne qualité pour les travaux en tout genre, les îliens doivent importer ce matériau.
Les boutres malgaches sont de type jahazi. Elles sont très répandues à Zanzibar et à l’ouest de l’île continent. Ce bateau à voile arabe et à poupe carrée manœuvré par un équipage de cinq ou six hommes est connu pour sa grande taille (avec une capacité de transport de 20 à 50 tonneaux). Il est très semblable au sambouk. Il est normalement construit en bois de teck, de manguier et de palétuvier.
A Nosy Be, il ne sert pas qu’à transporter du sable en provenance de la Grande Île mais aussi du bois et du granit. « Les autres produits en tout genre sont, quant à eux, acheminés par cargo dans le port moderne », explique Guillaume animateur et guide dans un complexe hôtelier.
Un peu plus loin, à quelques encablures du port, un rassemblement de Malgaches se forme autour de vendeurs de khat fraîchement débarqué. Pour moins de 100 ariary, les chiqueurs viennent se munir de leur bouquet de feuilles aux effets euphorisant et stimulant.
La journée prend fin et les matériaux ont fini d’être chargés dans les camions. Le soleil se couche, l’effervescence du débarquement des cargaisons cède « mora mora » [“doucement, doucement”] la place à celle des gargotes aux ambiances typiquement malgaches, musique entraînante et plats bien garnis à l’appui.
G.D.
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