À la suite d’une apparition publique de Miss Mayotte affublée d’un pin’s aux couleurs des Comores, une lettre a été envoyée par des Mahorais mécontents en vue de destituer Anne Ousseni. La société Miss France, par l’intermédiaire de sa présidente Alexia Laroche-Joubert, leur a répondu que la procédure est du ressort des comités locaux. Cependant, celui de Mayotte n’est plus actif, n’ayant plus de délégué régional.
Faute de personne en capacité de lui enlever, Anne Ousseni conserve son écharpe de Miss Mayotte. La jeune représentante de l’île a été très critiquée quand elle s’est affichée, lors d’un vernissage à Kawéni en mars, avec un pin’s représentant le drapeau de l’Union des Comores. Un geste mal interprété par des Mahorais en raison de l’histoire tumultueuse entre les îles de l’archipel. Des politiques ont même pris position pour demander au moins des excuses, voire sa destitution. Confuse, la miss avait répondu sur les réseaux sociaux : « Ma démarche était maladroite, mais n’avait d’autre but que de marquer cette rencontre d’un esprit d’ouverture, de respect et d’hospitalité. Je tiens à m’excuser en vous priant de croire dans ma volonté de continuer de toujours faire de mon mieux pour représenter la beauté de notre île et promouvoir sa richesse, ses spécificités culturelles et son patrimoine ».
Un aveu qui ne suffit pas à calmer certains esprits, qui ont fait part de leur mécontentement directement auprès de la société Miss France et notamment sa présidente, Alexia Laroche-Joubert. La célèbre productrice de télévision leur a répondu par une lettre datée du 12 avril. Alors qu’elle dit qu’elle « partage, bien entendu, votre surprise », elle rappelle que « l’utilisation par une miss régionale de son titre auquel est associé « Miss France » à des fins de propagande ou de militantisme politique est parfaitement contraire aux valeurs véhiculées par « Miss France » ».
Aucun délégué régional actuellement
Ce n’est pas tout, puisque la présidente évoque également la destitution de la miss. Cependant, elle se retranche derrière le fait que « celle-ci ne peut pas être décidée par la société Miss France qui n’est pas l’organisateur de l’élection de Miss Mayotte 2021 ». Pour rassurer ces interlocuteurs, elle ajoute : « Nous ne manquerons pas de nous rapprocher de la société Miss Mayotte afin de lui faire part de vos préoccupations. » Une intention louable, mais vaine, le comité mahorais étant actuellement en stand-by (voir ci-dessous). Aziz Patel, le délégué de La Réunion, qui fait office de relais actuellement pour Mayotte, assure que cela ne le concerne pas non plus. « J’ai déjà bien à faire avec l’élection de Miss Réunion », préfère-t-il répondre, laissant à la société Miss France le soin de gérer la suite de l’affaire.
Dans sa réponse, Alexia Laroche-Joubert dédouane cependant l’une des tenues de la candidate au cours de l’émission du 11 décembre 2021, que les protestataires jugeaient trop proche des couleurs de l’Union. « Sachez que Miss Mayotte n’a pas choisi elle-même son costume. Ce costume et son créateur ont été sélectionnés à l’occasion d’un concours », tient-elle à justifier.
Contactée, la société Miss France n’avait, pour le moment, aucune réponse à apporter sur la suite des événements dans ce cas très particulier. Celle-ci ne peut que constater le fait que la polémique ne devrait pas se renouveler, cette année, l’élection de Miss Mayotte 2022 étant compromise.
L’île sans représentante en 2022
Non liée à cette récente polémique, l’absence de Miss Mayotte au futur concours Miss France tient davantage à des questions d’organisation. En effet, le comité mahorais ne dispose plus de délégué régional. Franck Servel, qui en assurait la fonction depuis des années, a présenté sa démission en janvier. Le comité n’ayant pas trouvé de successeur adéquat pour l’instant, il est donc peu probable qu’une miss aux couleurs de Mayotte soit présente à la future soirée Miss France organisée d’habitude en décembre.