Des heurts quatre soirs de suite à Pamandzi et Labattoir

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Les premières agressions ont été recensées autour de l’hôpital Martial-Henry.

Des bandes de jeunes ont, plusieurs soirs durant, commis des exactions à Pamandzi et Labattoir. Le phénomène est allé en s’amplifiant au fur et à mesure du week-end. En réponse, les gendarmes ont déployé une soixantaine d’hommes en renfort, lundi soir. Les riverains espèrent maintenant un retour au calme.

Les habitants de Pamandzi se disent exaspérés, ces jours-ci. Depuis vendredi, des bandes de jeunes s’affrontent à la nuit tombée et terrorisent une partie de la population. « Ça a commencé autour de l’hôpital Martial-Henry par du racket », fait remarquer Mohamed Elamine, l’adjoint au maire de Pamandzi en charge de la sécurité. « Puis, ça a empiré quand ils sont rentrés dans la ville et ont agressé gratuitement les gens. » Entre les jets de projectiles, les vols et les agressions, l’atmosphère a été effectivement tendue durant ce week-end pascal. Les rues étant parfois jonchées de cailloux au lendemain des affrontements. « Des habitants ont subi des agressions jusque dans leurs jardins », raconte l’élu.

S’il évoque des jeunes « extérieurs à la commune », la gendarmerie se fait moins catégorique. « On est confronté à des jeunes qui demeurent sur les hauteurs de Dzaoudzi et Pamandzi », indique le colonel Olivier Capelle, le commandant de gendarmerie, qui évalue leur nombre entre « 30 et 100 ».

Les gendarmes pris à partie également

Mais les affrontements ne se sont pas limités aux seuls habitants de Labattoir et Pamandzi, les gendarmes en ont fait également les frais. « Quand on arrive, on devient l’adversaire », déplore leur chef. Pour les repousser, les militaires utilisent les grenades lacrymogènes, quitte à ce que la population en subisse les conséquences. « On aimerait plutôt des interpellations. Surtout que ces jeunes sont connus », estime l’élu pamandzien. Ainsi, des habitants ont voulu également en découdre, ce lundi soir.  « C’est un réflexe très souvent sur Mayotte », observe le gendarme. « On aimerait surtout qu’ils nous aident à calmer ces jeunes qu’ils connaissent. »

Les moyens ont d’ailleurs permis de restreindre ces heurts à Labattoir, dans la soirée de lundi. Une soixantaine de gendarmes a en effet été mobilisée ces jours-ci pour endiguer ce phénomène, notamment autour du plateau sportif de Labattoir, lieu habituel de regroupement. Des contrôles à la barge sont également intervenus pour éviter que des jeunes de Grande-Terre ne viennent « participer aux échauffourées ». « Ça nous est déjà arrivé », assure le colonel de gendarmerie. Il confirme que les forces de l’ordre « seront très présents » dans les jours à venir pour apaiser la situation.