Entre 2008 et 2021, en moyenne 117 cas confirmés de leptospirose ou « maladie du rat » sont rapportés annuellement. Le maximum a été atteint en 2021 avec 180 cas rapportés. La majorité des cas surviennent entre les mois de février et mai (79% des cas pour la période 2008- 2021). Le pic des cas confirmés est généralement observé en avril, deux à quatre mois après le pic des précipitations.
En 2022, le premier cas confirmé biologiquement de leptospirose a été observé en semaine 3. Un pic précoce par rapport aux années précédentes est intervenu en semaine 11 avec 18 cas de leptospiroses confirmés biologiquement, le nombre observé pour la même semaine les années précédentes oscillant entre 6 et 12 cas. En semaine 13, il y a eu 5 cas de leptospirose confirmés, soit une nette diminution du nombre de cas depuis la semaine 11. Au total depuis le début de l’année 2022, on dénombre 53 cas confirmés biologiquement.
La leptospirose est une zoonose bactérienne de répartition mondiale (plus fréquente en zone tropicale) causée par Leptospira spp. Ces bactéries sont susceptibles d’infecter un grand nombre de mammifères sauvages (rats, tangues, musaraignes, etc.) et domestiques (bovins, ovins, caprins, porcs, chiens) qui les excrètent dans leur urine. L’infection chez l’homme survient par contact direct avec l’urine des animaux infectés ou par contact avec un environnement contaminé par de l’urine, tels que de l’eau de surface ou le sol. Les leptospires peuvent pénétrer par des effractions cutanées et par les muqueuses.
Les manifestations cliniques vont du syndrome grippal bénin jusqu’à une défaillance multi-viscérale potentiellement létale. Des formes asymptomatiques sont couramment décrites au cours d’enquêtes épidémiologiques. Dans son expression typique, la leptospirose débute après une incubation de 4 à 19 jours, par l’apparition brutale d’une fièvre avec frissons, myalgies, céphalées, troubles digestifs et peut évoluer en septicémie avec atteintes viscérales : hépatique, rénale, méningée, pulmonaire…
Les mesures de lutte collectives basées sur la dératisation ou le drainage des zones inondées sont efficaces mais difficiles à mettre en œuvre. Le port de protections individuelles (gants, lunettes, bottes) sont conseillées lors des activités à risque (agriculture, élevage, pêche en eau douce, etc.). Il est fortement déconseillé de marcher pieds nus ou en chaussures ouvertes sur des sols boueux ou dans les eaux de ruissellement.
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