À l’occasion des samedis du MuMA (Musée de Mayotte), le 2 avril se tiendra à Doujani une journée consacrée au Daïra et à la confrérie Shadhulia. L’occasion pour les curieux de venir découvrir un pan de la culture mahoraise et de son patrimoine immatériel.
Conférence, initiation et démonstration, la journée de samedi promet d’être rythmée. En 2022, le MuMA (Musée de Mayotte) a pris la décision de mettre en avant la culture des confréries. « Nous voulons valoriser ces pratiques vieilles de plusieurs siècles”, explique le directeur du Musée de Mayotte, Abdoul-Karime Ben Said. Sur l’île aux parfums, on dénombre trois confréries musulmanes. Parmi elles, la confrérie Shadhuli. “Son fondateur aurait vécu à Tanger entre 1196 et 1258. Il est connu pour la promotion d’une dévotion intériorisée tournée vers la beauté et la richesse intérieure”, détaille l’attaché de conservation. Pour faire découvrir ces pratiques et cultures au plus grand nombre, les samedis du MuMA proposent des événements “hors les murs”.
Le daïra quésako ?
“Le Daïra est une cérémonie qui mêle danse, performances vocales et chant. Un rituel populaire et spirituel animé par la joie, qui réunit toutes les générations”, expose Abdoul-Karime Ben Said. En tant que médiateurs, les employés du MuMA ont alors invité les membres de la confrérie Shadhulia à venir présenter leur art. Initiation pour tous, conférence sur les valeurs confrériques, mais aussi atelier d’initiation à la graphie arabe et évidemment démonstration de Daïra, les visiteurs sauront tout de la confrérie Shadhulia. “Les hommes comme les femmes pourront s’essayer au Daïra car comme toutes les disciplines aujourd’hui celle-ci aussi évolue et de plus en plus de femme performent.”
Culture et patrimoine local
“Notre but est de montrer ces pratiques à un large public curieux d’apprendre. On entend souvent que la culture mahoraise n’est pas assez mise en valeur. C’est tout l’objectif de la manifestation de samedi”, sourit le directeur du Musée, fier de son île. Le Daïra promeut des valeurs de vivre ensemble et de cohésion sociale. Deux points “essentiels pour notre jeunesse” trop souvent pointée du doigt dans l’actualité. Reporté à cause d’événements violents au mois de février, l’événement espère prouver à tous que la culture peut être apaisante et salvatrice. “Il se trouve que ce samedi a lieu à la veille du Ramadan, une belle coïncidence qui ouvre sur une période spirituelle”, conclut Abdoul-Karime Ben Said.