Participation timide de Mayotte au salon de la gastronomie des Outre-mer

Lors des deux premières journées, samedi et dimanche, les stands ont été pris d’assaut par la foule. Si le salon a ouvert ses portes timidement vers 10h15 samedi, rapidement les entrées ont été submergées par une nuée de badauds venus goûter nos spécialités d’Outremer.

Babette de Rozière, star incontournable de la télévision culinaire et personnalité reconnue dans le monde de la gastronomie en France a réussi après plusieurs années à organisercet événement qui tombait pourtant sous la logique des choses. Jamais l’engouement pour la production des Outremers n’a été aussi importante.

Un festival chatoyant de couleurs dans les allées, une douce émanation d’épices en tous genre, un air de zouk lovequi flotte, entêtant, voilà ce qui attendait les visiteurs dès samedi Porte de la Villette. Les chambres de commerce et d’industrie des départements d’Outremer et les comités régionaux du tourisme des Doms ne s’y sont pas trompées, le salon s’est rapidement transformé en voyage initiatique, vitrine de l’Outremer dans l’Hexagone.

Sur les nombreux stands dédiés à La Réunion, les productions locales se sont écoulées comme des petits pains, entre deux dégustations de « rhum péi » et de bonbons-piments. Beaucoup d’Ultramarins vivant dans l’Hexagone étaient venus retrouver un petit coin de pays.

Les visites de la maire de Paris, Anne Hidalgo, le samedi matin et de celle du ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, en fin d’après-midi, ont été deux temps forts de la journée inaugurale.  « Le ministère de l’Agriculture et de l’alimentation a choisi de soutenir cette initiative. Vu la participation, c’est déjà une réussite », a déclaré le ministrepour la circonstance.

« Le fait d’avoir cette vitrine pour l’agriculture des Outremers, même s’il existe déjà un salon de l’agriculture, je pense que c’est une très belle idée et en tout cas, je suis là pour valoriser cette diversité des agricultures et de la gastronomie en Outremer, qu’il faut mettre en avant. Je crois que cela va être une très, très belle occasion »a-t-il poursuivi sur un ton enjôleur.

Si la participation au salon n’était pas donnée au départ, la plupart des stands se sont largement rentabilisés en vendant des productions pays, en proposant des recettes aux visiteurs.Sur le stand de l’office du tourisme de la Martinique, par exemple, on avait mis les petits plats dans les grands. Dégustation de rhums et de sirops, de chips de bananes séchées, des chocolats blancs fourrés au coco, de confitures banane miel, de pots de piments. Malgré des prix élevés, les produits se sont arrachés et la seule journée de samedi a suffi à rembourser les frais engagés.

Les agences de voyage aussi ont constaté cet intérêt pour les destinations ultramarines. « Dans un contexte de crise à l’intérieur du monde arabo-musulman, les touristes commencent à éviter le sud de la méditerranée et le Moyen-Orient et se tourne vers des destinations plus sûres, par ailleurs les prestations hôtelières se sont largement améliorées sur les Antilles » confirme une agence de voyage caribéenne.

Pour Mayotte, le Comité du tourisme avait employé les agents de l’antenne Parisienne pour tenir un petit stand. On peut regretter le manque d’implication des élus qui auraient été avisés de mettre les moyens pour ce salon plutôt que d’organiser à Nosy Bé un énième, coûteuxet stérile séminaire sur la coopération régionale dans l’océan Indien. Le manque de soutien au tourisme et à l’agriculture mahoraise est flagrant de la part du Département malgré l’implication du CDTM, qui a fait avec les moyens du bord. On peut regretter aussi l’absence de participation de la Nouvelle –Calédonie, qui n’avait pas de stand sur le salon. En tous cas, les Mahorais seront attendus au tournant l’année prochaine pour la 2nde édition.

En dépit de cela, deux jeunes mahorais participaient au concours de cuisine de Babette, Faissoil Abdou et ChébaniLaïtidine. Le premier, 19 ans, est en terminale professionnelle « cuisine » au lycée hôtelier de Kawéni. Quand au second il est apprenti dans les cuisines de la RATP. Agé de 22 ans il est venu en métropole grâce aux formations proposées par Ladom. Ils ont dignement représenté Mayotte et Faissoil s’est qualifié pour les épreuves finales qui auront lieu ce lundi.

Adrien Theilleux

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