De retour de l’île de La Réunion, les six demi-finalistes mahorais du concours d’éloquence de l’océan Indien ont été accueillis au conseil départemental ce mercredi 30 mars. Élèves de première répartis aux quatre coins de l’île, ils reviennent aujourd’hui sur cette aventure qui a rythmé leurs vies ces derniers mois.
Rayma, Samna, Mina, Nafis, Anfane et Mathis. Trois filles et trois garçons, tous lycéens à Mayotte et liés par un même but : participer au concours régional d’éloquence de l’océan Indien. Au total entre l’île de La Réunion, l’île Maurice, les Comores, Madagascar et bien entendu Mayotte, vingt-cinq jeunes ont performé devant plus de 800 personnes au sein du théâtre de plein air de Saint Gilles le 22 mars dernier.
“Je me suis inscrit par curiosité”, confie Mathis, arrivé demi-finaliste au concours. “J’étais déjà attiré par l’éloquence, mais jamais je n’aurais pensé être sélectionné”, affirme-t-il modestement. Coaché par Lorène Louise, Giulio Pennelli, Mouniati Moana Abdou et Clara Lefèvre, Mathis et ses camarades ont appris à manier la langue de Molière et ses subtilités. Discours sur l’amour, la résilience, le courage, le bonheur, mais aussi sur l’apartheid ou sur le harcèlement, les jeunes ambassadeurs ont porté haut et fort les couleurs du 101ème département. “Mon objectif était de représenter Mayotte. Je conseille cette aventure à 200%, cela a été une épopée riche intellectuellement et humainement”, se réjouit le lycéen.
“Cela m’a permis d’apprendre à canaliser mon énergie”
Finaliste pour sa part, Rayma se présente comme une jeune femme qui n’a pas froid aux yeux. “Au départ, j’étais très enthousiaste à l’approche du concours. Il y avait beaucoup de monde et cela peut être intimidant, mais une fois dedans cela passe rapidement, on prend nos aises et la parole suit”, s’amuse la lycéenne. Ravie elle aussi de ses progrès en éloquence, elle aussi ne tarie pas d’éloge sur les compétences que cette expérience lui a apportées “Cela m’a permis d’apprendre à canaliser mon énergie. Par ailleurs, je voudrais être avocate de la défense. Alors je trouve que c’est un bon début”, ponctue-t-elle avec un large sourire.
Très fière de cette jeunesse qui se bouge pour son territoire, la quatrième vice-présidente du conseil départemental, Zouhourya Mouayad Ben, chargée des sports, de la culture et de la jeunesse, a félicité en personne ces “spécialistes du verbe et du discours”. Une belle manifestation qui rappelle l’importance de la culture sur une île où les Lettres se retrouvent encore trop souvent oubliées…