Lors de la réunion du comité technique d’établissement (CTE) de mardi, une partie du corps syndical n’a pas souhaité y assister. Les syndicat Sud et CFTC voulaient ainsi dénoncer des manquements au règlement intérieur. Pour le directeur du centre hospitalier de Mayotte, il s’agit du top départ avant les élections syndicales prévues en fin d’année.
La fracture entre les syndicats du centre hospitalier de Mayotte est de plus en plus nette ces derniers jours. Ce mardi, une réunion du comité technique d’établissement a été boycottée par le syndicat Sud, ainsi que par la confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC). La raison ? “La direction n’a pas respecté le règlement intérieur”, indique Madjid Mouayad, le représentant du syndicat Sud Santé Sociaux. “Nous n’avons pas reçu de convocation pour cette réunion. C’était pareil lors de la dernière réunion du comité d’hygiène, sécurité et des conditions de travail (CHSCT).” Un courrier a donc été envoyé aux instances nationales du syndicat Sud afin de dénoncer “une discrimination syndicale”. Un autre l’a été à l’attention de l’inspection du travail.
Car si les deux syndicats n’ont pas souhaité être présents à cette réunion, Force ouvrière, la confédération française démocratique du travail (CFDT) et la confédération générale des travailleurs (CGT) n’ont pas voulu faire l’impasse. “En tant que secrétaire du CTE, j’ai estimé nécessaire d’[y] aller et la CFDT, la CGT et FO également”, assure Anli Rigotard, dirigeant syndical CFDT Santé. “Car les points évoqués font suite aux réunions que nous avons eu avec l’agence régionale de santé. Bloquer pour bloquer ne m’intéresse pas, surtout si nous sommes sûrs de débloquer des situations.”
“Une histoire d’élections”
Cette absence des syndicats, Christophe Blanchard regrette également. Pour le directeur par intérim du CHM, “le syndicat Sud n’est pas venu à la réunion du CTE parce qu’il est en guerre contre les syndicats. C’est une histoire d’élections. Elles ont lieu en fin d’année”. Sur les convocations non reçues, Christophe Blanchard confirme qu’elles sont bien envoyées en temps et en heure, et cite un problème davantage technique. “Je sais que la taille de nos boîtes aux lettres est insuffisante. J’ai demandé au service informatique d’augmenter leurs capacités”, fait-il remarquer. Concernant le courrier adressé à l’inspection du travail, le directeur est plutôt confiant. “Je suis prêt à recevoir l’inspecteur pour lui montrer les mails.”
Une maternité complètement surchargée
Le directeur du CHM, Christophe Blanchard, a “d’autres préoccupations” en ce moment. “On avait, ce mardi, 77 bébés dans le service de néonatologie, alors qu’on a trente places”, s’inquiète-il. Confrontée à une très grosse activité depuis le début d’année, la maternité doit en effet faire avec des moyens limités pour accueillir tous ces enfants dans ce service dédié aux prématurés et aux bébés malades. Le directeur a donc fait appel à l’agence régionale de santé de Mayotte pour obtenir du matériel et du personnel supplémentaire. Cette suractivité pourrait bien faire grimper à nouveau le record de nombre de naissances dans la plus grande maternité de France. “On a dépassé 10.000 l’an dernier. Avec les prédictions, on pourrait atteindre 12.500 à la fin de l’année 2022”, observe Christophe Blanchard.