Âgé d’une quarantaine d’années et ayant fait les beaux jours de l’AS Sada, le pronostic vital d’Oundhoumane ne serait pas engagé. La maire de Sada s’est rendue à son chevet ce dimanche après-midi. Il est toujours en réanimation, mais il parle.
Passablement remonté face à la vague incessante de cambriolages dans la zone de Sada et du centre de l’île, le footballeur et plusieurs de ses amis auraient mené leur enquête et retrouvé plusieurs cambrioleurs il y a quelques jours déjà. Ils les auraient interpellés dans le quartier Doujani à Sada, remis à la gendarmerie et, en situation irrégulière sur le territoire, ils auraient été expulsés vers Anjouan.
De retour dans l’île, les voleurs auraient à nouveau sévi. Le groupe d’amis, 6 à 8 personnes selon les témoignages, serait retourné samedi en début de soirée à Kahani, là où résident les voleurs. Ceux-ci ont alors appelé leurs « amis » et face à une vingtaine d’hommes armés, les Sadois ont tenté de fuir.
C’est là qu’Oundhoumane aurait été poignardé à deux reprises. Un coup de couteau serait passé très près du poumon et du cœur. Le jeune homme est immédiatement conduit à l’hôpital de Kahani tout proche, puis transféré au CHM à Mamoudzou, dans le service de réanimation.
Dès l’annonce de la nouvelle, des habitants se sont réunis à Sada. Ils ont décidé d’une marche ce dimanche matin dans les rues de la ville, pour exprimer leur ras-le-bol face à ces cambriolages incessants et cette insécurité. Une pétition a été ouverte qui a déjà recueilli près de 500 signatures.
La maire de Sada, présente sur place, demande à ce que « l’Etat mette un peu plus de moyen pour endiguer l’immigration clandestine ». « Il ne faut pas que le phénomène soit minimisé », déclare la première magistrate Anchya Bamana, « il y a des cambriolages quasiment tous les soirs. Il faut plus de moyens de gendarmerie de proximité, plus tard le soir ».
La maire de Sada, qui s’est fait voler son sac vendredi à Mamoudzou, reconnait : « On ne sent plus en sécurité à Mayotte, même l’élue que je suis a peur ». Elle a toutefois passé toute sa journée de dimanche à tenter de calmer la tension, pour éviter que des jeunes de Sada fassent des bêtises : « Il n’est pas question de surajouter un drame… ».
La police municipale de Sada compte 8 agents, pour 8.200 habitants
La caserne de gendarmerie du centre, installée à Sada, compte 18 gendarmes seulement pour les 4 communes du centre : Sada, Chiconi, Tsingoni et Ouangani, soit pour 37.000. cela représente 0,5 gendarme pour 1 000 habitants, contre 1 pour 1000 habitants en Métropole.
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